Assomption de la Vierge Marie

Une croyance, une fête, un dogme

Malgré la discrétion des Évangiles, les premiers chrétiens ont intensément réfléchi, et médité sur le rôle de Marie, sur sa foi; elle qui a mis au monde le Christ, grâce à l’Esprit Saint et qui l’a élevé, avec Joseph, à la demande de Dieu lui-même. Il leur est apparu évident de célébrer ses derniers moments, comme ils le faisaient pour honorer les saints.

Peut-être en référence au prophète Elie, emporté vivant au ciel sur un char de feu, et non pas enseveli au terme de sa vie, une forte conviction  s’est répandue : le corps de Marie n’a pu connaître ni la corruption, ni la mort; elle s’est « endormie » – la Dormition – avant d’être élevée au ciel, corps et âme, par Dieu, grâce aux mérites de Jésus.

La fête exprime cette croyance : chaque 15 août, les chrétiens célèbrent à la fois la fin de la vie terrestre, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.

En 1950, le pape Pie XII estima utile de proposer une définition plus précise : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi entièrement conformée à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort ». Cette définition fait partie des dogmes de l’Église catholique.

L’Assomption de Marie se situe dans le sillage de l’Ascension du Christ. On assimile souvent l’Assomption de Marie à l’Ascension du Christ ; en fait, les mots se ressemblent et il y a dans les deux cas une montée mystérieuse au ciel dans la gloire de Dieu, mais ils traduisent une réalité différente:

En effet « assomption » ne vient pas du verbe latin « ascendere » (monter, s’élever), qui a donné « Ascension », mais d’« assumere » (assumer, enlever). L’étymologie souligne l’initiative divine : Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel, c’est Dieu qui fait le choix de l’« assumer », corps et âme, en la réunissant à son Fils sans attendre la résurrection finale, tant elle a su s’unir, corps et âme, à Lui dès sa vie terrestre.

Marie, par son Assomption, inaugure le destin ouvert aux hommes par la résurrection de son Fils, elle est la première des sauvés; à sa suite, à la fin des temps, les élus, eux aussi, seront comme “couronnés”, chacun en fonction de sa charité sur terre.

La fête de l’Assomption entretient l’espérance

La liturgie de l’Assomption célèbre Marie comme la « transfigurée » : elle est auprès de Jésus en son corps glorieux, pas seulement en tant qu’âme ; en elle, le Christ magnifie sa propre victoire sur la mort.

Marie réalise ainsi le but en vue duquel Dieu a créé puis sauvé les hommes. En la fêtant, les croyants contemplent le gage de leur propre destin, s’ils font le choix de s’unir à leur tour au Christ.

Cette contemplation renforce enfin la confiance dans l’intercession de Marie : la voilà toute disponible pour « guider et soutenir l’espérance du peuple qui est encore en chemin » (préface) Peuple de Dieu qui lui demande : « Fais que, nous demeurions attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir de partager ta gloire » (collecte).

D’après le Père Laurent de Villeroché, eudiste