Secours Catholique : Collecte nationale du 18 au 19 novembre 2023

77 années d’actions

Au retour d’un pèlerinage des anciens  prisonniers,  à Lourdes, les évêques qui viennent d’adopter ses  statuts lors de leur Assemblée, le Secours Catholique est né le 8 septembre 1946 de la fusion voulue par Mgr Montigny, à Rome,  le futur Pape Paul VI, entre 2 associations “rivales” :

1- le Secours Catholique international créé le 8 septembre 1944 à Toulouse par Armand Marquiset, François Charles-Roux,  Edmond Giscard d’Estaing (père de Valéry futur président de la République) et d’André Aumônier, qui s’installera à Paris et

2- le comité international de l’aumônerie catholique aux armées, et aux prisonniers-déportés, dont l’abbé Rodhain était aumônier général depuis 1940, confirmé à ce poste le 8 septembre 1944 par le général De Gaulle.

L’abbé Jean Rodhain est donc nommé en 1946 secrétaire général du Secours Catholique, qui vient de naître.

Le Secours catholique-Caritas France  est une association à but non lucratif,  animée au départ par l’abbé Jean Charles François Rodhain, né le  à Remiremont et mort le 1er à Lourdes ( source : livre “Mgr Jean Rodhain 1900-1977”. Christophe Henning Ed. Salvator Paris 2016)

Le Secours catholique est attentif aux problèmes de pauvreté et d’exclusion de tous les publics et cherche à promouvoir la justice sociale.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Secours Catholique éveille l’opinion aux nombreuses formes de pauvreté en lançant de grandes campagnes au profit des malades, des vieillards, des berceaux, il appuiera la campagne de l’abbé Pierre, l’hiver 1954, destinée à loger les sans-abri.

L’association ouvre ses premières « cités » qui accueillent les personnes en situation de précarité (sans-abri, proches de malades hospitalisés, handicapés, migrants…).

Très vite, le Secours Catholique étend son action au-delà des frontières nationales en apportant une aide d’urgence aux populations touchées par la  guerre ou par des catastrophes naturelles.

En 1951, il participe à la création de la confédération Caritas Internationalis qui réunit aujourd’hui 165 organisations sur tous les continents.

Don au Secours Catholique cliquer ICI

Article du père Frédéric VOLLAUD

« ‘Ne détourne ton visage d’aucun pauvre’ (Tb 4, 7). Cette parole nous aide à saisir l’essence de notre témoignage »… nous dit le pape François dans son message pour la 7ème Journée mondiale des pauvres qui aura lieu le 19 novembre prochain.

« Les pauvres sont des personnes, ils ont des visages, des histoires, des cœurs et des âmes… ». Ils ont aussi des besoins d’intériorité et de spiritualité.

C’est un appel au discernement et à la conversion du regard. Tout un chemin humain et spirituel qui dynamise l’engagement et les actions du Secours Catholique.

Merci d’accueillir, cette année encore, l’appel à la générosité de tous lors de la Collecte nationale du 19 novembre, pour qu’ensemble, nous apprenions à nous regarder avec les yeux de l’amour et agissions en conséquence.

Aumônier de la Délégation des Charentes.

Participer aux actions du Secours Catholique

Rapport national sur la pauvreté en 2023 qui vient d’être donné au gouvernement

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

VIIe JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES

33ème Dimanche du Temps ordinaire 19 novembre 2023

« Ne détourne ton visage d’aucun pauvre » (Tb 4, 7)

1. La Journée Mondiale des Pauvres, signe fécond de la miséricorde du Père, a lieu pour la septième fois afin de soutenir la marche de nos communautés. C’est un rendez-vous que l’Église enracine progressivement dans sa pastorale, pour découvrir toujours mieux le contenu central de l’Évangile. Chaque jour, nous sommes engagés dans l’accueil des pauvres, mais cela ne suffit pas. Un fleuve de pauvreté traverse nos villes et devient toujours plus grand jusqu’à déborder ; ce fleuve semble nous submerger si bien que le cri des frères et sœurs demandant de l’aide, du soutien et de la solidarité s’élève de plus en plus fort. C’est pourquoi, le dimanche qui précède la fête de Jésus Christ Roi de l’Univers, nous nous retrouvons autour de sa Table pour recevoir à nouveau de Lui le don et l’engagement de vivre la pauvreté et de servir les pauvres.

« Ne détourne ton visage d’aucun pauvre » (Tb 4, 7). Cette Parole nous aide à saisir l’essence de notre témoignage. Nous arrêter sur le Livre de Tobie, un texte peu connu de l’Ancien Testament, passionnant et riche de sagesse, nous permettra de mieux entrer dans le contenu que l’auteur sacré désire transmettre. Devant nous s’ouvre une scène de vie familiale : un père, Tobit, salue son fils, Tobie, qui est sur le point d’entreprendre un long voyage. Le vieux Tobit craint de ne plus pouvoir revoir son fils et c’est pourquoi il lui laisse son “testament spirituel”. Il a été déporté à Ninive et maintenant il est aveugle, donc doublement pauvre, mais il a toujours eu une certitude exprimée par le nom qu’il porte : “Le Seigneur a été mon bien”. Cet homme, qui a toujours fait confiance au Seigneur, en bon père, désire laisser à son fils non seulement quelque bien matériel, mais le témoignage du chemin à suivre dans la vie. C’est pourquoi il lui dit : « Chaque jour, mon enfant, souviens-toi du Seigneur. Garde-toi de pécher et de transgresser ses commandements. Fais ce qui est juste tous les jours de ta vie et ne marche pas dans les voies de l’injustice » (4, 5).

Pape François

Message pour la 7e Journée Mondiale des Pauvres

Nous avons besoin de votre aide auprès des plus démunis de Rochefort.
Au local  20 rue Lesson, l’équipe du Secours Catholique a besoin de bénévoles afin de poursuivre ses activités auprès des personnes ayant besoin d’aide:
  • Pour servir les petits-déjeuners, tous les mardis, mercredis, jeudis et vendredis matin de 8h30 à 10h30.
  •  Pour permettre à des personnes de prendre une douche et de laver leur linge pendant les heures d’ouverture : quatre matinées par semaine.
  • Pour offrir un accueil de qualité : estimation des besoins, indication des aides sociales disponibles, les rendez-vous sont indispensables, téléphone : 09.75.99.02.26  . Les familles en difficulté peuvent bénéficier d’ une aide d’urgence, d’un micro crédit et d’informations de toutes sortes en s’appuyant sur le réseau départemental du Secours Catholique.
Contact : – Dominique Priou, responsable d’équipe. 06 86 36 09 73

 

 

Diffusions sur KTO : Les chapelles à St Pierre et Miquelon

Cette semaine, KTO Télévision Catholique diffuse un reportage sur les chapelles de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Au Canada, faisant face à l’Atlantique, se trouve une enclave française comprenant les lieux-dits de Saint-Pierre, Miquelon, Langlade et l’Ile aux marins. Partout dans les plus beaux panoramas de l’archipel, des croix et des statues accrochent le regard. Chacun de ces symboles renvoie à des histoires du territoire. Chaque édifice religieux est une porte d’entrée pour découvrir ces îles d’outremer les plus proches de Paris, mais les plus méconnues en métropole. Pratiquants ou pas, tous les habitants croient dans la grande particularité de leur caillou. Le réalisateur veut recueillir leur récit à la première personne : « Il était une foi mon île… »

Dernière diffusion

  • Mardi 21 novembre 2023 à 16:02

Résultats de l’enquête sur les familles de Charente-Maritime

Au printemps dernier, une grande enquête (initiée par le Pôle annonce de la Foi) était diffusée auprès des familles de Charente-Maritime. Il s’agissait de mieux connaître les familles avec enfants du département, leurs attentes et leurs besoins.

Après plusieurs semaines d’analyses, une synthèse vient d’être publiée, permettant à chaque communauté locale de s’en saisir et d’adapter ses pratiques pastorales, ajustées aux réalités des familles de notre département.

Télécharger la synthèse !  Clics

Le petit apôtre du Breuil Magné

La maman du jeune Alexandre, handicapé, a demandé au père Pierre Bigot de passer à leur domicile pour rencontrer son fils qui s’est approché de Jésus.

Ne pouvant s’exprimer que par le biais de l’informatique, il nous raconte son contact avec Jésus.

Voici son témoignage

Chantons pour lui.

Spiday : Jésus dans nos écrans

Un temps fort et joyeux organisé par la Pastorale des Jeunes à destination de tous les collégiens & Lycéens du diocèse.

C’est une journée spirituelle et fraternelle à St Sauveur d’Aunis, où les jeunes peuvent se retrouver dans la joie, inviter leurs amis, approfondir / découvrir la foi… Bref, un coup de boost dans l’année !

2 journées dans l’année, l’une dans le nord du diocèse et l’autre dans le sud (Jonzac – 23 mars). Elles ont lieu plutôt en rural pour rejoindre aussi ceux qui sont plus isolés.

­Le 11 novembre prochain !

Thème de cette première journée : “Jésus dans nos écrans

Au programme : louange ; jeux ; témoignage, temps fraternels

Apporter un pique nique

Inscriptions

Inscription auprès des aumôneries

Plus d’infos : jeunes@diocese17.fr – 06 47 61 01 34 jeunes17.fr

Lire et comprendre les histoires des patriarches.

Formation proposée par le Pôle Annonce de la Foi

Mardi 7 novembre 2023 de 9H30 à 16H, à la Maison diocésaine de Saintes, avec le père Pascal DELAGE.

La seconde journée (itinérante) aura lieu le mardi 11 juin 2024.

  • Comment lire, comprendre et prier les histoires d’Abraham, d’Isaac et de Jacob telles qu’elles nous sont racontées dans le premier livre du Pentateuque, la Genèse ?
  • Pourquoi Abraham fait-il l’objet d’une élection de la part de Dieu ?
  • Que pensez du sacrifice d’Issac au Mont de Moryah ?
  • A quelles réalités historiques nous renvoient les Douze tribus d’Israël ? …

A l’occasion de ces deux journées de formation (l’une sur le mode de la conférence, la seconde au grand air dans un lieu riche de mémoire du côté de la Haute-Saintonge), nous prendrons le temps de remettre en perspective ces récits-fondateurs tant sur le plan historique, biblique que spirituel tout en y goûtant l’actualité d’un Dieu qui ne cesse de marcher à nos côtés aujourd’hui.

Père Pascal Grégoire Delage

N’ hésitez pas à partager cette invitation aux personnes de votre entourage susceptibles d’être intéressées.

Sortie nature à Fouras – Reconnaissance et usages des plantes du marais et du littoral

le  Mercredi 8 novembre 2023 de 14h à 16h
Sortie nature au profit de l’association “Cent pour un toit Pays Rochefortais” avec Anne Richard, guide naturaliste, spécialisée en botanique, auteur d’ouvrages sur les plantes.
Distance à parcourir : 2 km.

DÉPART du bout de la rue de la Sauzaie à Fouras.
Prendre Fouras nord, après la pancarte Fouras, passer le rond-point; la rue de la Sauzaie est alors la première à droite.
Prévoir une tenue adaptée à la météo et éventuellement un carnet pour prendre des notes, un panier, un canif…Vous découvrirez beaucoup de plantes comestibles: “Miam !”

INSCRIPTIONS auprès d’Anne, de préférence par courriel : afleurdemaree@yahoo.fr
Sinon par téléphone au 06.82.41.43.61
Participation : 10 € par personne, ou plus si vous le souhaitez.

Tout l’argent récolté sera versé au profit de l’association “Cent pour Un Toit Pays Rochefortais”

Cent pour un toit Pays Rochefortais” est une association qui a pour but d’assurer l’hébergement et l’accompagnement de familles menacées d’être à la rue. Actuellement, Cent Pour Un Toit – Pays Rochefortais assure l’hébergement et l’accompagnement de 4 familles.

Si vous ne pouvez pas venir à cette “randonnée Nature” vous pouvez soutenir l’association : “Cent pour un toit du pays rochefortais”,  une association qui  fait le pari de la solidarité !

VOTRE DON ouvre droit à la réduction d’impôts prévue aux articles 200 et 238 bis du CGI en tant qu’association favorisant le logement des personnes en difficulté en France.

ADRESSEZ VOS DONS par chèque libellé à “Cent pour un toit – Pays Rochefortais” avec le bulletin en pièce jointe à l’adresse suivante :

▐ Cent pour un toit – Pays Rochefortais
▐ c/o La Boussole – Épicerie Solidaire
▐ Place Champlain
▐ 17300 Rochefort.

Plus d’INFOS sur l’association “CENT POUR UN TOIT – PAYS ROCHEFORTAIS” :

> LE PRINCIPE : environ 100 adhérents s’engagent à verser chaque mois, selon leurs moyens, une somme d’argent qui ajoutée à celle des autres permet d’assurer de manière pérenne l’hébergement d’une famille en sécurité et en dignité.

> EN PRATIQUE, chaque adhérent verse au minimum 5€/mois ou 15 €/trimestre ou 60 €/an pendant 1 an au moins.

– Chaque famille accueillie  adhère à l’association et au moins un de ses membres participe bénévolement, dans la mesure de ses capacités, à une activité de solidarité au sein de l’association ou d’une association partenaire.

– Chaque famille est épaulée par un groupe de soutien spécifique dans son effort d’adaptation et d’intégration (activité solidaire ; suivi de santé ; scolarisation des enfants ; si besoin, apprentissage du Français pour les parents, parrainages, etc.).

– Le fonctionnement et les services rendus par l’association sont uniquement assurés par des bénévoles.

– Les adhérents seront régulièrement informés des activités réalisées, résultats obtenus et nouveaux besoins.

Vous souhaitez adhérer ou faire un don à l’association, renvoyez le bulletin qui se trouve ici : Cent pour1toit-Bulletins adhesion-donateurs 2023

En novembre prions pour le pape François

Prions pour le Pape, afin que, dans l’exercice de sa mission, il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié, avec l’aide de l’Esprit Saint.

Au début de son pontificat, à la fenêtre de la place Saint Pierre, le pape François a demandé aux fidèles de prier pour lui. Depuis, il le demande souvent : « Priez pour moi, j’ai un métier très difficile » ; il l’a redit il y a quelques jours, lors de son voyage à Marseille.

Nous prions d’abord pour l’homme, François. « Ce n’est pas parce que je suis pape que je suis moins pécheur que vous ». Cet homme a son âge, son tempérament, sa culture d’origine. Il a été saisi par le Christ d’une manière particulière et sa lecture de l’Évangile et des Écritures en est colorée. Il a le souci de ceux qui sont en marge, de la dignité de tout homme ; il se préoccupe de la planète ; il a soif de rencontrer chacun, et l’on comprend l’initiative du Synode.

Nous prions aussi pour le pape et ce qu’il représente. Choisi par le conclave éclairé de l’Esprit Saint, il est en charge de la communion et de l’unité entre tous. Chaque pape apporte à l’Église son propre regard. Jean XXIII a annoncé le concile ; Paul VI l’a mené à bien ; Jean-Paul II a inauguré une série de papes non italiens et à sa suite Benoît XVI. Le successeur de François apportera sa richesse. L’Église poursuit ainsi sa mission au service de toutes les nations.

François n’est pas européen. Sa parole est vigoureuse et ne laisse pas indifférente. D’aucuns disent qu’elle est clivante et se demandent si elle ne sert pas la division. Est-ce le pape qui est clivant, ou Jésus ? « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Matthieu 10,34). La parole de Jésus, tel un scalpel, touche au point malade pour le guérir et apporter la paix de Dieu qui n’est pas celle des hommes. Il faut du courage pour tenir ferme dans cette perspective. C’est un métier difficile : il serait plus agréable d’être conciliant. François ne cherche pas à faire plaisir, mais sa présence est un sourire de Dieu.

Dans l’homélie de la fête des Apôtres Pierre et Paul, François cite : « Tandis que Pierre était en prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance » (Homélie du 29 juin 2020 ; Actes des Apôtres 12,5). D’une certaine manière, le pape est en prison. La prison, c’est la tentation d’agir à la manière du monde, de baisser les bras. Ce sont aussi les oppositions rencontrées. Chacun de nous sait le combat qu’il doit mener pour être vrai disciple du Christ. Nous sommes dans la prison de nos péchés et de nos limites. Alors nous sentons que notre prière pour le pape est une prière pour l’unité de l’Église. Qu’elle apporte à chacun la paix qui vient de Dieu !

Daniel Régent sj

directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

Fin de vie : l’Église de France souhaite un débat plus démocratique

Article tiré de Vatican news
Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe bioéthique de la conférence des évêques de France exprime des réserves sur la présentation de la question “fin de vie”, orientée, selon lui vers la possibilité d’un suicide assisté. Sur Radio Vatican-Vatican News, l’archevêque Rennes estime que la question de la fin de vie pose au président de la République française la question du manque d’investissement humain et financier pour développer suffisamment les soins palliatifs.

Entretien réalisé par Jean-Charles Putzolu – Cité du Vatican

Le 13 septembre dernier, Emmanuel Macron a lancé une Convention citoyenne sur la fin de vie qui réunit 150 personnes encadrées par un Comité de Gouvernance composé de différents experts. Ce comité se prononcera fin mars 2024 sur cette unique question :

«Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations individuelles rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits?».

Sur Radio Vatican-Vatican News, Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe bioéthique de la conférence des évêques de France et archevêque de Rennes a constaté un manque de clarté concernant la volonté réelle du gouvernement, et s’inquiète d’une société qui privilégie l’individualisme à la fraternité qui est pourtant une des trois valeurs fondamentales de la République française.

Mgr Pierre d’Ornellas, dites-nous si la voix de l’Église est écoutée dans le débat sur la fin de vie en France?

J’espère que la voix de la sagesse est écoutée. Pour que la voix de la sagesse soit écoutée, il faut que le débat soit vraiment démocratique, c’est-à-dire qu’il mettre en œuvre de façon objective tous les éléments du dossier. Or, je suis inquiet par la question qui a été posée aux membres de la convention citoyenne. C’est une question qui regarde uniquement les situations individuelles.

On ne considère pas les corps sociaux, le corps des soignants, le corps des aidants, tous ceux qui ont quelque chose à dire parce qu’ils soignent. Par exemple, il me semble que le problème est tellement complexe qu’on ne peut pas réduire la réflexion des citoyens à une seule question. J’ai dit à la ministre Agnès Firmin Le Bodo que la seule qualité attendue de ce débat est qu’il soit rigoureusement démocratique, objectif. Beaucoup sont dans l’inquiétude parce que toutes les personnes chargées d’organiser le débat sont des personnes ou des institutions qui se sont prononcées explicitement pour l’euthanasie. Donc il y a quelque chose qui n’est pas démocratique, quelque chose qui ne tourne pas rond.

Selon vous, la formulation de la question posée aux citoyens de la convention induit quel genre de débat ?

Elle induit un débat inspiré par une vision erronée de l’être humain, en magnifiant l’autonomie comme étant absolue. Or, l’être humain n’est jamais dans l’autonomie absolue. Il est toujours dans la relation. Et respecter la liberté d’un être humain, c’est considérer qu’il est d’abord dans une interdépendance. L’interdépendance n’est pas une faiblesse. C’est tout simplement considérer que l’être humain vit dans la finitude. Et donc nous avons tous besoin les uns des autres. Nous avons tous besoin de ces relations. Nous sommes heureux dans cette interdépendance. Et aujourd’hui, dans une société qui prône l’individualisme, dominée par la technique, l’on veut tout maîtriser individuellement, tout contrôler individuellement et donc on veut contrôler sa mort. Alors que ce moment de vulnérabilité, ce moment de finitude, est précisément un moment qui appelle à la fraternité, à l’accompagnement, à l‘écoute, à l’empathie, de telle manière qu’on puisse accompagner quelqu’un, afin de l’apaiser. La loi ne résoudra jamais toutes les situations, tous les cas particuliers. Jamais elle ne résoudra des exceptions. Il y aura toujours des exceptions.”

On observe une fuite en avant vers une gestion radicale de la fin de vie, alors que des alternatives existent comme les soins palliatifs. Pourquoi n’avançons-nous pas plus dans cette direction?

Tout le monde reconnaît qu’il faut développer les soins palliatifs. L’avis 139 du Comité consultatif national d’éthique, dans sa première partie, dit qu’il faut développer les soins palliatifs. Et il précise même qu’il ne faut pas faire de réformes législatives avant d’avoir développé les soins palliatifs. Donc, c’est clair pourquoi le gouvernement est sourd? Pourquoi il n’agit pas? Pourquoi ne fait-il rien pour les soins palliatifs? Il fait bien des petites choses par ci par là, mais il reste 26 départements qui n’ont pas d’unités de soins palliatifs. J’ai interrogé le gouvernement. Sa surdité est incompréhensible. La loi du 9 juin 1999 dit que tout citoyen qui a besoin des soins palliatifs a le droit d’y avoir accès. Donc l’État est en faute. Pourquoi l’État ne reconnaît-il pas sa faute, pourquoi ne fait-il pas un effort? Pourquoi dans la loi du budget actuellement en débat au Parlement, cette question n’est-elle pas abordée? D’où cela vient-il? Est ce qu’il y aurait une idéologie quelque part qui se profile? Est ce qu’il y aurait des a priori?

J’entends beaucoup de soignants qui me disent qu’ils accompagnent des personnes âgées dépendantes. Ils me disent que ce sont des trésors de vie. A une seule condition; qu’on leur donne les moyens de prendre le temps de s’asseoir sur leur lit, de leur prendre la main, de prendre le temps de les écouter. Parce que quand une personne âgée, dépendante, faible, s’exprime, ça lui prend du temps. Et quand on réduit les moyens, j’entends des directeurs d’EHPAD qui me disent «Moi je démissionne parce que ce ne sont plus mes valeurs. On va vers la maltraitance» et ça, je le refuse. Pourquoi le gouvernement n’entend-il pas cela? Tout le monde le sait. Pourquoi le gouvernement ne fait-il rien? Pour moi, c’est une énigme. Je ne comprends pas. Et si j’avais l’honneur de rencontrer le président Emmanuel Macron, je lui poserais la question exactement comme ça. Pourquoi le gouvernement n’entend-il pas? Je pense qu’il me répondrait qu’il est urgent d’y répondre et qu’il ferait en sorte que le budget soit un peu bougé, pour financer non pas la vieillesse, mais la fraternité, qui appelle cet accompagnement, pour financer la formation des soignants et aussi des bénévoles et des aidants, pour qu’il y ait toute cette communauté fraternelle autour de ceux qui sont des trésors de vie et qui sont en fin de vie.