Homélie du Dimanche 22 décembre 2024 : 4ème dimanche de l’avent

Dimanche 22 décembre 2024 – 4ème dimanche de l’Avent

“L’enfant a tressailli d’allégresse en moi.” Luc 1, 44

  • Lecture du livre du prophète Michée (5, 1-4a)
  • Psaume 79 (80)
  • Lecture de la lettre de St Paul apôtre aux Hébreux (10, 5-10)
  • Evangile de Jésus Christ selon St Luc (1, 39-45)

Homélie

L’enfant tressaillit en elle.

« L’enfant a tressailli d’allégresse en moi », voilà ce que déclare Elisabeth à Marie lors de sa Visitation. Et c’est vrai, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Ces mots de l’Evangile nous disent dans quel état d’esprit et de cœur nous devons accueillir la joie de la Nativité : tressaillir d’allégresse.

Il s’agit d’un mouvement de joie spontané, il s’agit également de quelque chose de plus profond: c’est la réponse à une longue attente. L’accomplissement d’une attente qui remonte au début de l’Alliance.

I/ L’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament  – AT

L’évangile de Luc se caractérise par le fait que les premiers chapitres sont une reprise de l’AT, comme une préfiguration de la future vie publique de Jésus. Les 3 premiers chapitres de Luc ont la même fonction que le prologue de Jean qui est lu le jour de Noël.

Elisabeth, la femme stérile, est à l’image d’Anne, la mère de Samuel. Elle voit surgir la vie dans ce qui était mort. A travers ce parallèle entre Anne et Elisabeth, qui renvoie aussi à Sarah, la femme d’Abraham, c’est l’avènement de la promesse faite à Abraham qui se réalise. C’est la figure de Samuel : prêtre, roi et prophète, qui renvoie à la mission de Jean Baptiste et à l’avènement de la royauté de Jésus. Jean Baptiste est le dernier des prophètes de l’AT, il est le nouveau Samuel qui va ouvrir le chemin de la royauté du Christ.

Zacharie est la figure des prêtres, gardiens de l’Alliance, responsables du culte dans le temple. L’annonce à Marie est d’ailleurs précédée par l’annonce faite à Zacharie dans le saint des saints du temple de Jérusalem, pendant la célébration du culte et du sacrifice. Cela n’est pas un hasard.

C’est dans le temple qu’Anne et Syméon vont reconnaître la messianité de Jésus et l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament. Anne et Syméon sont la figure des justes, du petit reste fidèle d’Israël qui a gardé  foi et espérance dans la venue du Sauveur. Cette foi et cette espérance, évoquées par Michée, grâce à la puissance du Seigneur, vont se déployer dans un enfant qui sera le berger d’Israël et le prince de la paix. Il naitra à Bethléem, Bethléem veut dire “la maison du pain”, dans la maison de David. Luc reprend tous les thèmes de l’AT pour montrer que Jésus est bien celui qu’on attendait et pourquoi Jean Baptiste tressaille de joie dans le sein de sa mère.

II/ Tressaillir d’allégresse à l’incarnation.

A nous aussi, il est demandé de tressaillir d’allégresse en ces jours qui précèdent Noël. Dieu se fait homme, Dieu vient accomplir ce qu’il avait promis par les prophètes. Dieu vient à notre rencontre dans notre humanité. Cette rencontre se fait dans l’humilité et la petitesse de cette humanité : une femme stérile, un enfant, un vieux prêtre, une jeune fille, une vieille femme et un simple homme de Dieu. Ce ne sont pas les puissants, les savants et les riches qui reçoivent la nouvelle du salut et de l’incarnation, c’est l’humanité humble et petite qui en a gardé en son cœur la promesse et qui en reçoit la Bonne Nouvelle.

Cette allégresse jaillit de la simplicité de l’humilité du cœur du croyant. Lui seul peut voir la merveille de la puissance de Dieu derrière les apparences de la faiblesse d’un petit enfant.

Ce message du 4ème dimanche de l’Avent, nous dit, comme la semaine dernière, dans quelles dispositions de cœur nous devons accueillir cette fête de Noël.

Laissons nos cœurs se remplir d’allégresse et de joie dans l’humilité et la simplicité de ce miracle qui vient se réaliser parmi nous.

P. Damien Stampers (Diocèse de Blois)