Homélies du père Mickaël

Dimanche 21 juillet  2024 – 16ème  dimanche du temps ordinaire.

«Il fut saisi de compassion envers eux » Marc 6, 34.

  • Lecture du livre du prophète Jérémie (23, 1-6)
  • Psaume : 22 (23)
  • Lecture de la  lettre de St Paul apôtre aux Ephésiens ( 2, 13-18)
  • Evangile de Jésus Christ selon St Marc  (6, 30-34)

Homélie

L’Évangile de ce jour nous invite à nous arrêter pour contempler le Christ, Bon Pasteur.

Ce qui me touche c’est l’attention que le Christ porte à ses disciples et à la foule qui le rejoint. Nous voyons le Christ qui a souci d’eux qui prend soin de tous. L’expression de Marc est très belle : « Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ». Littéralement Jésus est pris aux entrailles. Ça le touche profondément de voir ses disciples fatigués par la mission et cette foule, comme des brebis sans berger.

Le Christ perçoit la souffrance de ces disciples qui sont avec lui et de ceux qu’il rencontre, et à travers cette souffrance, il voit les attentes, les manques, les désirs profonds qui habitent le cœur de ces hommes et de ces femmes. Il voit l’humanité comme perdue, qui ne sait plus ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qu’on doit faire et ne pas faire, ce qui est permis et au contraire ce qui est interdit à l’homme.

L’homme en effet ne sait plus comment s’orienter soulignait un jour le pape Benoît XVI ; autrement il ne serait pas possible, qu’aujourd’hui, n’importe quel astrologue, n’importe quel devin, n’importe quel guérisseur, se trouvent, chacun d’entre eux, un public docile, ni que n’importe quel gourou de secte puisse réunir autour de lui de quelconques disciples. « Ils sont comme des brebis sans berger ». Le Seigneur voit cela, il le voit tout d’abord dans ces Palestiniens, sur la rive du lac de Génésareth, mais aussi, à travers eux et par-delà les millénaires, il le voit dans l’humanité d’aujourd’hui ; cette humanité qui est la nôtre et il a de la compassion pour elle ; parce qu’il est le pasteur, le seul vrai berger, le Bon Pasteur.

Frères et sœurs, le Seigneur nous voit, nous aussi, et il a un grand désir de nous procurer le repos et de nous apporter sa paix car il sait que nous en avons besoin. Nous aussi nous aspirons à une certaine tranquillité qui est justement cette paix intérieure qui nous permet de tenir dans la vie. Il y a le repos physique mais il y a également le repos de l’âme tellement important. Et c’est lui, le Christ, et lui seul, qui peut nous procurer cela. « Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre » confesse le psalmiste.

Le Christ nous le rappelle dans une invitation toute simple et profonde : « Venez à moi vous tous qui ployez sous le poids du fardeau, je vous procurerai le repos. » Ou encore cette parole d’un chant : « Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui ».

Frères et sœurs, ce véritable repos du corps et de l’âme, c’est en Dieu en effet que nous pouvons le trouver. « Venez à moi » nous dit-il. Se tourner vers Lui et dans le silence demeurer près de Lui, cela est ressourçant.

Prendre du temps, dans le calme pour accueillir sa Parole, la ruminer, la goûter, cela est reposant, revigorant. Ecouter le Seigneur, comme le faisait la foule, cela apporte la paix véritable. Le pape François nous rappelait qu’il y a « une maladie qui nous guette tous, c’est la maladie du marthalisme” (qui vient de Marthe) », celle d’une activité excessive ; ou de ceux qui se noient dans le travail et qui négligent, inévitablement “la meilleure part” : le fait de s’asseoir aux pieds de Jésus.

C’est pourquoi Jésus a appelé ses disciples à “Se reposer un peu ”, car négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l’agitation. Le temps du repos, pour celui qui a accompli sa mission, est nécessaire, juste, et doit être vécu sérieusement : en passant un peu de temps avec la famille et en respectant les vacances comme moments de ressourcement spirituel et physique ; nous devons apprendre ce qu’enseignait le Qohéleth (l’Ecclésiaste) : « il y a un temps pour tout ». Et justement ce temps de l’été est le moment propice pour cela.

Mais cette contemplation du Christ doit aussi nous faire réfléchir. Le Christ est attentif, il voit dans le cœur de cette foule, il perçoit sa fatigue, son épuisement, son découragement et oubliant sa propre fatigue il prend soin de tous, il demeure bienveillant, il prend du temps avec chacun. Il a souci de tous qui sont comme des brebis sans berger. Quelles sont ces brebis sans berger autour de nous ? Et comment nous-mêmes prenons-nous soin d’elles ? Parents âgés, adolescents en difficultés, amis ou connaissances qui traversent des épreuves, inconnus sans repères placés sur notre route. Sommes–nous pour eux des bergers qui soignent et qui guident ou bien nous esquivons-nous ?

Ce temps de l’été est peut-être aussi le temps pour nous rendre plus attentifs à ceux qui nous entourent, plus présents à eux que nous avons peut-être plus délaissés durant l’année à cause du rythme du travail. L’attitude du Christ doit nous interpeler dans notre propre comportement vis-à-vis de ceux qui nous entourent. Car comme l’écrit saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens, le Christ est venu annoncer la Bonne Nouvelle de la paix, la paix pour ceux qui sont loin, la paix pour ceux qui sont proches. Amen

Père Mickaël, curé

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