Homélies du père Mickaël

Homélie du dimanche 17 mars – 5ème dimanche de Carême

“Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit(Jean 12, 24)

  • Lecture du  livre du prophète Jérémie (31, 31-34)
  • Psaume 50 (51)
  • Lecture de la  lettre aux Hébreux  (5, 7-9)
  • Evangile de Jésus Christ selon St Jean (12, 20-33)

Homélie

Est-ce enfin le début de la gloire pour Jésus ? Même les Grecs viennent jusqu’à Jésus pour le voir. Le voilà connu et reconnu, sa réputation s’est étendue bien au-delà de la Palestine.

Alors que la mort de Jésus a déjà été décidée par les autorités religieuses, cette demande de quelques Grecs vient remettre du baume au cœur des apôtres. Jésus n’aurait pas agi et parlé pour rien. Certains venant de loin s’intéressent à lui, cherchent à le voir. Et la parole de Jésus qui suit semblerait, en effet, confirmer ce sentiment : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » Mais ce qui fait et fera la gloire de Jésus ce n’est pas sa réputation, ce ne sont pas tous les miracles qu’il a accomplis, ce n’est pas cette façon à lui de parler et de bien parler avec autorité, ce n’est pas non plus l’admiration des foules qui se pressent autour de lui.

La vie d’un homme ne se mesure pas selon des critères humains de réussite, de pouvoir, de richesse, de prestige. D’ailleurs, la grandeur d’un homme ne se mesure pas aux apparences mais bien à la qualité de sa vie intérieure et à la qualité de son cœur.

C’est donc un autre chemin que le Seigneur a choisi d’emprunter, c’est ce que nous entendons dans la deuxième lecture à travers deux paroles : « Le Christ offrit avec un grand cri et dans les larmes des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. » Le Christ nous montre le chemin de la prière et de la prière confiante en Dieu son Père. C’est une prière qui manifeste que le Christ, dans l’épreuve, demeure dans une grande proximité avec Dieu son Père. C’est une prière d’abandon dans les mains de son Père, une prière d’une confiance audacieuse et filiale qui va au-delà de ce que nous ressentons et comprenons. Il s’en remet à Lui, certain de la réponse divine, certain du salut promis. « Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. »

Ce qui fait la gloire de Jésus, ce qui fait la fierté de son Père pourrions-nous dire, c’est d’avoir toujours vécu sa vie dans une relation d’obéissance et de confiance à Dieu son Père. Jésus tout au long de sa vie terrestre est resté fidèle à la volonté de son Père et à la mission qu’il lui avait confiée. Il ne s’est pas laissé déstabiliser par les menaces qui ont pesé sur lui dès le début. Il ne s’est pas laissé emporter par le doute devant le refus de beaucoup de l’accueillir. Il n’a pas abandonné sa mission malgré les nombreux obstacles qu’il a rencontrés. Il a poursuivi sa mission coûte que coûte jusqu’au bout. Il ne s’en est pas détourné. Toute sa vie n’a été que don de soi par amour des autres, service désintéressé des hommes, défense des plus petits et des plus fragiles.

Malgré les souffrances, malgré les obstacles, malgré les oppositions, il est resté fidèle jusqu’au bout à la mission reçue. Rien n’a pu le détourner du témoignage d’amour à rendre à tous ceux vers qui le Père l’a envoyé. « C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci » dit-il, cette heure où l’amour va le conduire jusqu’à donner sa vie jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême, sur la croix. « Alors du ciel vint une voix qui disait : je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »

Dieu confirme que cette vie de prière filiale confiante et cette vie donnée jusqu’au bout malgré les épreuves et les difficultés est sainteté, que cette vie d’amour est perfection, qu’elle est la vraie Vie, celle qui demeure en vie éternelle. Alors, « Il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. » Par notre baptême, nous sommes configurés au Christ et nous sommes appelés à modeler toute notre vie sur celle du Christ, à accueillir son témoignage de vie pour notre propre vie. Nous traversons tous des moments difficiles, des moments éprouvants.

Nous rencontrons tous des obstacles sur notre route qui pourraient nous déstabiliser, nous désorienter et nous faire perdre courage. C’est pour nous que le témoignage du Christ est offert dans cette page d’évangile. C’est pour nous que sa voix retentit aujourd’hui encore. Il est la cause du salut éternel, écrit l’auteur de la lettre aux Hébreux. Il est l’encouragement qui nous invite à ne pas baisser les bras. Il est le chemin, la vérité et la vie.

Par conséquent, nous ne tiendrons pas dans ce monde sans une vie tournée vers Dieu, sans une prière intense dans une contemplation de Dieu et une écoute confiante de sa Parole. Nous ne nous sanctifierons pas sans nous donner corps et âme pour offrir le meilleur de nous-mêmes dans l’engagement, dans le service, dans une vie donnée par amour en toute circonstance.

C’est le seul et unique chemin qui nous préserve du prince de ce monde dont nous parle Jésus dans l’évangile, chemin qui nous garde de tout mal et nous conduit à la vraie vie, à la vie éternelle. Aussi, à l’approche de la Semaine sainte, choisissons de suivre le Christ qui nous conduit sur le chemin de la vie. Amen

Père Mickaël curé

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