30 Mar 2024
Les rencontres de Jésus vivant débordent largement le seul jour de Pâques. C’est un foisonnement, une explosion, qui touche non seulement les apôtres, mais aussi les saintes femmes et de nombreux autres disciples.
Les quatre évangiles donnent au moins onze récits étalés dans le temps et l’espace, de Jérusalem à la Galilée. Luc précise dans les Actes des apôtres (Ac 1,3) que Jésus vivant s’est fait voir d’eux « pendant 40 jours ».
Saint Paul parle aussi d’autres rencontres : avec Jacques, « à plus de 500 frères à la fois » et enfin à lui-même (1Co 15,5-6). Ce n’est donc pas un petit cénacle reclus, victime ou complice d’hallucinations, mais un groupe important qui a vécu en de nombreuses occasions, sur une longue période de temps, la rencontre du ressuscité.
Autrement dit, c’est la première Eglise qui a vécu cette expérience bouleversante. Chaque récit tente de dire un aspect du mystère de cette rencontre avec Celui qui vit désormais auprès de Dieu :
Les récits auprès du tombeau : le tombeau vide ne prouve pas la Résurrection, on peut avoir enlevé le corps. Les autorités romaines et juives ont du le chercher d’ailleurs… sans résultat. Le corps absent invite à chercher ailleurs, du côté de la vie et non de la mort et prépare la révélation transmise par les anges.
Les récits d’apparitions angéliques : au tombeau, les femmes reçoivent un message d’un ange (ou deux selon les récits) annonçant Jésus vivant. Nul ne peut accéder au sens de la résurrection sans révélation divine ; d’ailleurs les disciples commenceront par refuser de croire ces femmes, « cela leur semblait du délire » (Luc 24,11).
Les apparitions aux disciples : c’est sur leurs lieux de vie familiers que Jésus ressuscité se rend présent. Les récits insistent sur la difficulté des disciples à reconnaître leur maître, qui fait preuve de pédagogie par des gestes familiers : il montre ses blessures, demande à manger, rompt le pain ou indique où lancer les filets au bord du lac. La présence du ressuscité n’est pas nécessairement spectaculaire… elle devient certitude qui apaise le cœur : « la paix soit avec vous », répète le Vivant à ses amis (Jn 20, 21).
28 Mar 2024
Mot latin signifiant « un espace de trois jours », le Triduum pascal, qui va de la messe du soir le Jeudi Saint au dimanche de Pâques inclus, est le centre de gravité de l’année liturgique.
De la Cène à la Résurrection s’écoulent ces trois jours auxquels le Seigneur a souvent fait allusion dans l’Évangile et qui, ensemble, constituent le Mystère pascal.
Lors de la dernière Cène, Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait mémoire du Lavement des pieds, qui a la même signification que l’Eucharistie : Jésus est venu pour se faire serviteur et offrir sa vie.
Dans la liturgie du Vendredi Saint, nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du salut est accomplie.
Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus.
Après la longue veille dans l’obscurité de la Vigile pascale, l’Alléluia de la résurrection retentit de nouveau. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort, et nous avec lui.
L’abbé Robert Gendreau de Montréal nous explique le Triduum pascal par cette vidéo ci-dessous.
26 Mar 2024
A Rochefort les confessions sont Le samedi de 10h 45 à 11h 45 à l’église St Louis
Les chrétiens portent la vie nouvelle du Christ dans « des vases d’argile ». Soumise à la tentation, cette vie d’enfant de Dieu peut être affaiblie voire étouffée par le péché. C’est pourquoi le Christ, médecin des âmes confie à l’Église de perpétuer son œuvre de guérison et de salut auprès de ses membres. C’est le but du sacrement de pénitence qui est un sacrement de guérison.
Qu’est ce que le sacrement de réconciliation ou confession ? 
Le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation est par excellence le sacrement de l’amour et de la consolation de Dieu. En tout premier lieu, se confesser, c’est confesser l’amour de Dieu et sa miséricorde. Et se rappeler la grâce du baptême qui nous a arraché au pouvoir du mal. Dans la suite de notre existence, le sacrement de pénitence est un peu un nouveau baptême. Après « l’eau du baptême », « les larmes de la pénitence »…
Origine du sacrement de réconciliation

l’enfant prodigue
Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation prend sa source dans le mystère pascal. En effet, le soir même de Pâques, l’évangile de Jean rapporte que le Seigneur apparaît aux disciples, enfermés au cénacle, et, après leur avoir adressé son salut « Paix à vous ! », souffle sur eux et dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis » (Jn 20, 21-23).
Jésus avait déjà averti qu’ « il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » Et toute sa vie, il n’a eu de cesse d’offrir son pardon se montrant accueillant envers les pécheurs. En parabole, il se présentait comme le bon berger sorti à la recherche de son unique brebis perdue. C’est pour continuer cette œuvre de miséricorde que le Christ confie aux apôtres le pouvoir de remettre les péchés dans un geste qui le rend présent et lui permet de relever les pécheurs.
Sens et signification
Pour la foi catholique, il existe un péché originel. Par son incarnation rédemptrice, (du latin redimere, « racheter c’est-à-dire payer la rançon d’un captif pour lui rendre la liberté »), le Christ en délivre l’humanité.
Mais un principe du mal reste à l’œuvre dans le monde. Le cœur de l’homme est parfois lourd et endurci, opaque à lui-même. La vie nouvelle reçue au baptême ne supprime pas la fragilité et la faiblesse de la nature humaine. L’inclination au péché demeure dans les baptisés. C’est l’occasion pour eux de faire leurs preuves dans le combat de la vie chrétienne avec le soutien de la grâce du Christ. En effet la confession régulière des péchés aide à former la conscience, à lutter contre les penchants mauvais, à se laisser guérir par le Christ, à progresser dans la vie avec l’Esprit-Saint. En recevant fréquemment, par ce sacrement, le don de la miséricorde du Père, nous sommes poussés à être miséricordieux comme lui.
Comment se confesser ?
On peut recevoir le sacrement de la réconciliation dans toutes les paroisses,
dans les monastères et auprès de n’importe quel prêtre. Dans la plupart des églises, le sacrement de pénitence est administré dans des confessionnaux, ces guérites en bois qui jalonnent les bas-côtés ou ont été transformées en petites pièces confidentielles. On s’y présente après avoir préparé un examen de conscience à la lumière de la parole de Dieu. D’entrée de jeu, on peut demander au prêtre sa bénédiction. « Mon père, bénissez-moi car j’ai péché. » Dans les églises orientales, la coutume veut que le prêtre accueille le pénitent en lui posant l’étole sur la tête et un bras autour des épaules, par solidarité. Avant d’être pardonné de ses fautes, le pécheur fait acte de contrition, c’est-à-dire qu’il exprime son regret de les avoir commises. Il précise ensuite la nature de ses fautes en les confessant au prêtre qui lui donne l’absolution et une pénitence, c’est-à-dire une réparation ou satisfaction, le plus souvent quelques prières ou une parole de la Bible à méditer. Contrition, confession et réparation sont les actes nécessaires pour obtenir l’absolution. « Quand quelqu’un fait la queue pour se confesser, raconte le pape François, il ressent la honte, mais ensuite quand la confession se termine, il sort libre, grand, beau, pardonné, blanc, heureux. C’est ce qui est beau dans la confession ! » L’Église invite ses fidèles à recevoir ce sacrement une fois par an au moins. C’est l’origine de l’expression « faire ses Pâques » qui consiste à se confesser et à communier à la faveur de la fête de Pâque. Dans la vie spirituelle comme dans la vie quotidienne, on mange, on boit et on se lave. La communion eucharistique alimente l’âme, la confession la nettoie. L’une et l’autre doivent être fréquentes.
Pourquoi demander le sacrement de réconciliation ?
Parce que c’est une rencontre vivante avec la miséricorde, même si l’aveu est une démarche exigeante. « On peut ressentir de la honte. C’est une bonne chose, assure encore le pape François. Il est bon d’avoir un peu honte, car avoir honte est salutaire. La honte rend plus humbles, et le prêtre reçoit avec amour et avec tendresse cette confession et, au nom de Dieu, il pardonne. » Alors on peut être résolu à reconstruire avec Dieu ce qu’on détruisait par le péché. C’est la pénitence envers soi-même, les personnes que l’on lésait, l’Église ou le monde. Dieu lui même prend alors en charge ce qui parait humainement irréparable. Le pardon est un cadeau.
Bonus
« Chers amis, célébrer le sacrement de la réconciliation signifie être enveloppés par une étreinte chaleureuse : c’est l’étreinte de la miséricorde infinie du Père. Rappelons cette belle parabole du fils qui est parti de chez lui avec l’argent de son héritage ; il a gaspillé tout son argent et ensuite, quand il n’avait plus rien, il a décidé de revenir chez lui, non comme un fils, mais comme un serviteur. Il ressentait profondément sa faute dans son cœur et tant de honte. La surprise a été que quand il commença à parler, à demander pardon, son père ne le laissa pas parler, il l’embrassa et fit la fête. Quant à moi je vous dis: chaque fois que nous nous confessons, Dieu nous embrasse, Dieu fait la fête ! Allons de l’avant sur cette route. »
Pape François, audience générale, mercredi 19 février 2014
Magali Michel