28 Août 2024
Dimanche 8 septembre : fête de la nativité de la sainte Vierge Marie.
Fille de Sainte Anne et de saint Joachim, Marie serait née à Jérusalem selon
une ancienne tradition transmise par l’église d’Orient.
En France la fête de la nativité de la sainte Vierge Marie porta longtemps le titre de Notre Dame Angevine, rappelant que la Vierge Marie apparut en 430, près de St Florent le Vieil, au saint évêque Maurille d’Angers pour lui demander l’institution de la fête de la nativité.
Historique :
Elevée à partir de 1858 et achevée en 1860, l’église ND de Rochefort, illustre la mode aux tendances architecturales néo-gothiques de cette époque, elle est due à l’un des architectes les plus novateurs de son temps : Louis-Auguste Boileau, pionnier de l’architecture métallique.
Il est possible que le curé d’alors, l’abbé Jean-Baptiste Bouguereau, oncle du célèbre peintre, ait été mis en rapport avec cet architecte parisien grâce à son illustre neveu.
L’église Notre-Dame à Rochefort a été conçue par l’architecte Louis-Auguste Boileau (1812-1896), celui-là même qui a dessiné les plans de l’église Saint-Eugène à Paris; achevée vers 1855 c’est la première église construite en fer et en fonte en France. Mais, pour Notre-Dame, Boileau est revenu à une conception plus traditionnelle en privilégiant la pierre. Malgré le choix de ce matériau, il a voulu assurer, comme avec le métal, une certaine légèreté à l’édifice ; et bénéficier ainsi de vastes espaces pour les fenêtres.
- En conséquence, l’église s’élève avec élégance. Les colonnes fines et élancées font 70 cm de côté et s’élèvent à 7,50m. On comprend, qu’à l’époque, la Commission des Travaux publiques ait émis quelques craintes… L’édifice est cependant achevé, selon les plans, en 1860. La pierre calcaire utilisée s’est avérée très dure. L’église est dédiée à la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, mais son nom paroissial sera simplement «Notre-Dame».
Le style néogothique a permis d’habiller le chœur d’une très vaste verrière, créée par l’atelier G. P. Dagrand à Bordeaux, dans les années 1890. Les trois splendides vitraux consacrés à la vie de Marie illuminent le chœur :
- Naissance, à gauche, Marie est sur les genoux d’une servante, entourée par sainte Anne et saint Joachim,
- Assomption, au centre,
- Annonciation, à droite, l’archange Gabriel s’adresse à Marie. D’autres vitraux sont consacrés aux litanies de la Vierge.
14 Août 2024
Une croyance, une fête, un dogme
Malgré la discrétion des Évangiles, les premiers chrétiens ont intensément réfléchi, et médité sur le rôle de Marie, sur sa foi; elle qui a mis au monde le Christ, grâce à l’Esprit Saint et qui l’a élevé, avec Joseph, à la demande de Dieu lui-même. Il leur est apparu évident de célébrer ses derniers moments, comme ils le faisaient pour honorer les saints.
Peut-être en référence au prophète Elie, emporté vivant au ciel sur un char de feu, et non pas enseveli au terme de sa vie, une forte conviction s’est répandue : le corps de Marie n’a pu connaître ni la corruption, ni la mort; elle s’est « endormie » – la Dormition – avant d’être élevée au ciel, corps et âme, par Dieu, grâce aux mérites de Jésus.
La fête exprime cette croyance : chaque 15 août, les chrétiens célèbrent à la fois la fin de la vie terrestre, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.
En 1950, le pape Pie XII estima utile de proposer une définition plus précise : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi entièrement conformée à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort ». Cette définition fait partie des dogmes de l’Église catholique.
L’Assomption de Marie se situe dans le sillage de l’Ascension du Christ. On assimile souvent l’Assomption de Marie à l’Ascension du Christ ; en fait, les mots se ressemblent et il y a dans les deux cas une montée mystérieuse au ciel dans la gloire de Dieu, mais ils traduisent une réalité différente:
En effet « assomption » ne vient pas du verbe latin « ascendere » (monter, s’élever), qui a donné « Ascension », mais d’« assumere » (assumer, enlever). L’étymologie souligne l’initiative divine : Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel, c’est Dieu qui fait le choix de l’« assumer », corps et âme, en la réunissant à son Fils sans attendre la résurrection finale, tant elle a su s’unir, corps et âme, à Lui dès sa vie terrestre.
Marie, par son Assomption, inaugure le destin ouvert aux hommes par la résurrection de son Fils, elle est la première des sauvés; à sa suite, à la fin des temps, les élus, eux aussi, seront comme « couronnés », chacun en fonction de sa charité sur terre.
La fête de l’Assomption entretient l’espérance
La liturgie de l’Assomption célèbre Marie comme la « transfigurée » : elle est auprès de Jésus en son corps glorieux, pas seulement en tant qu’âme ; en elle, le Christ magnifie sa propre victoire sur la mort.
Marie réalise ainsi le but en vue duquel Dieu a créé puis sauvé les hommes. En la fêtant, les croyants contemplent le gage de leur propre destin, s’ils font le choix de s’unir à leur tour au Christ.
Cette contemplation renforce enfin la confiance dans l’intercession de Marie : la voilà toute disponible pour « guider et soutenir l’espérance du peuple qui est encore en chemin » (préface) Peuple de Dieu qui lui demande : « Fais que, nous demeurions attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir de partager ta gloire » (collecte).
D’après le Père Laurent de Villeroché, eudiste
14 Août 2024
Nous allons fêter l’Assomption de la vierge Marie, ce 15 août, c’est l’occasion de prier et peut-être d’aller faire un pèlerinage à Lourdes. Mais pourquoi ?
Lourdes est le point de convergence de millions de pèlerins et de visiteurs du monde entier, qui, sur les pas de Bernadette Soubirous, viennent prier, déposer un cierge, et boire
à la source.
En apercevant au loin les montagnes pyrénéennes, on sent que l’arrivée est proche, commence alors le cheminement spirituel vers Marie.
Le château, du haut de son piton rocheux, veille sur la ville. Lourdes. Le Sanctuaire de Lourdes s’est construit, au fil du temps, .aux bords du gave de Pau, sur 50 hectares. En passant les portes on découvre une grande esplanade, la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, celle de l’Immaculée Conception et la souterraine basilique Saint-Pie-X, les piscines, les fontaines, les prairies, et deux chemins de croix dont l’un est accessible aux personnes à mobilité réduite. C’est dans la Grotte des apparitions que les pèlerins en file indienne effleurent du bout des doigts la paroi rocheuse et prient. Une statue de la Vierge vêtue de blanc ceinturée de bleu, telle qu’elle est apparue à l’adolescente en 1858, est placée dans la niche rocheuse . On dépose des fleurs, et, sur les bancs, en face, on se recueille en égrenant le chapelet, ou en assistant à une messe.
Depuis le premier pèlerinage en 1858, le sanctuaire n’a jamais désempli. Les pèlerins y trouvent calme et sérénité aussi, ce lieu est aussi propices au ressourcement des malades. La basilique Notre-Dame-du-Rosaire et ses 15 chapelles sont tapissées de mosaïques illustrant les mystères du rosaire. Dans la petite chapelle Sainte-Bernadette, à l’extérieur de la basilique, il y a des ex-votos sur les murs, et on s’y arrête aussi pour vénérer des reliques de Bernadette, morte au couvent de Nevers où repose son corps. Deux rampes entourent l’édifice, comme des bras rassurants qui s’ouvrent sur l’immense esplanade et ceux qui s’y promènent.
La basilique de l’Immaculée-Conception dite “supérieure” se trouve au-dessus du rocher, son chœur est calé sur celui de la Grotte des apparitions.
La crypte, premier sanctuaire, fut le seul lieu visité par Bernadette Soubirous. A l’entrée, on s’arrête pour caresser le pied droit de saint Pierre, copie conforme de la statue de bronze de la basilique Saint-Pierre-de-Rome.
Jusqu’à 25 000 pèlerins, venus seuls ou en groupe, peuvent prendre place dans la basilique souterraine saint Pie X pour participer à des messes ou des grandes rencontres.
A la tombée du jour démarre la processions aux flambeaux, chacun tient dans une bougie dans sa main. et chante
Que demander à l’Immaculée conception et à sainte Bernadette ?
Bernadette, fille aînée d’une famille très pauvre, est de santé fragile et de petite taille. A 14 ans, elle ne sait ni lire ni écrire. Le 11 février 1858, alors qu’elle va traverser à pied les eaux glaciales du gave, l’adolescente voit apparaître pour la première fois la Vierge Marie toute de blanc vêtue à l’entrée de la grotte. celle-ci l’invitera à creuser le sol pour faire jaillir la source puis à boire cette eau. 17 autres fois, Bernadette ira à la rencontre de Marie qui lui transmettra son souhait qu’une chapelle soit édifiée.
Aujourd’hui, les pèlerins viennent à Lourdes rencontrer Marie dans la prière pour retrouver la joie malgré la maladie et la souffrance. Les pèlerins malades viennent s’y baigner et prier pour guérir. Ceux qui sont en bonne santé viennent trouver le ressourcement, la paix intérieure, le réconfort, le pardon.
On y fait aussi des rencontres qui changent la vie.
A ce jour on compte au sanctuaire 70 guérisons miraculeuses car elles ont concerné des maladies graves qui ont guéri tout d’un coup, d’une façon totalement inexpliquée par la science. On les met donc au crédit de l’intercession de Marie.
Une des dernières, en 2008, a concerné une soeur de 69 ans, appelée Bernadette elle aussi, atteinte depuis l’âge de 27 ans d’une paralysie empêchant la marche. Voici son témoignage:

» Dans la grotte, j’ai ressenti la présence mystérieuse de Marie et de la petite Bernadette.. Je n’ai pas demandé la guérison mais juste la force de continuer à vivre malgré la maladie. Quelques jours plus tard, dans ma chambre, je me suis sentie appelée à me débarrasser de tout support et je me suis mise à marcher. »
Le bureau médical international de Lourdes a déclaré la guérison extraordinaire. Celle-ci a été reconnue par l’évêque de Tarbes et Lourdes., en février 2018.
Des bouteilles d’eau de Lourdes peuvent être rapportées aux amis, à la famille. On allume un cierge, en espérant obtenir des grâces pour soi ou pour les autres, à l’image de sœur Bernadette.
Accueil des pèlerins au Sanctuaire de Lourdes :
1 avenue Mgr Théas / 65108 Lourdes cedex-FRANCE
Informations : +33 (0)5 62 42 20 08 / www.lourdes-france.org/
+33 (0)5 62 42 20 08
Les temps forts :
Février
- Anniversaire de la première apparition
- Fête de Notre Dame de Lourdes
- Sainte Bernadette
Mars – avril
- Festival international de musique sacrée
- Pèlerinage “Le Fraternel”
Mai
- Pèlerinage militaire international
Juin
- Pèlerinage des motards
- Pèlerinage des anciens combattants d’Afrique du Nord
- Pèlerinage des Rugbymen du Pacifique (Pasifika Unite)
Juillet
- Pèlerinage des Tamouls
- E-pèlerinage mondial « Lourdes United Prayer »
Août
- Pèlerinage des assomptionnistes (National Français)
Septembre
- Pèlerinage national italien UNITALSI
- Pèlerinage Lourdes Cancer Espérance
Octobre
- Pèlerinage national français du rosaire
- Pèlerinage de la Nacioun Gardiano
- Rassemblement international Foi et Lumière – 50ème anniversaire
Novembre
- Pèlerinage National des Equipes Notre-Dame
Décembre
- Fête de l’Immaculée Conception
- Noël
11 Août 2024
Dans le chœur de l’église du Breuil Magné on découvre la statuette : » du petit Jésus de Prague « , longtemps restée dans le fond de l’église.
Nous avons recherché son histoire…

Petit Jésus de Prague dans l’église St Pierre du Breuil Magné
Petite histoire de la statue miraculeuse de l’Enfant Jésus de Prague
L’origine de la dévotion au saint Enfant Jésus de Prague se situe en Espagne. Un vieux moine eut un jour la vision de l’Enfant Jésus dans sa cellule. Afin de garder en mémoire cette vision, le moine voulut la reproduire dans une statue de cire : c’est la statue que nous connaissons exposée au sanctuaire de Prague.
Cette statue fut possédée par une princesse dénommée Polyxène de Lobkowitz, qui en hérita pour son mariage. La princesse Polyxène voyagea hors d’Espagne et s’installa à Prague vers 1600 (Bohême, actuelle république Tchèque).
Durant une bataille gagnée par les catholiques sur les protestants le 08 novembre 1620, durant la guerre de Trente ans, et dont les troupes catholiques furent conduites par un carme, l’empereur décida d’installer le carmel dans son pays. L’ordre des carmes, établit à Rome depuis 1600, fut ainsi appelé en Bohême en 1620 par l’empereur Ferdinand II.
Une fondation de carmes déchaussés vit donc le jour à Vienne en 1622 puis à Prague en 1624. L’église dans laquelle les carmes s’installèrent, qui s’appelait « église de la Trinité » fut rebaptisée « Notre Dame de la Victoire » en souvenir de la bataille. Avec le départ de la cour de l’empereur Ferdinand à Vienne, le couvent ne vivant que d’aumônes, la pauvreté frappa le couvent. Le Père prieur Jean-Louis de l’Assomption appela sa communauté à prier l’enfant Jésus. Il ordonna au sous-prieur et maitre des novices, le Père Cyprien de Sainte Marie, de se procurer une statuette ou une image de l’Enfant Jésus.
Un jour, touchée par les difficultés des pères carmes, la princesse Polyxène de Lobkowitz décidé d’offrir en 1628 la statue de cire de l’enfant Jésus qu’elle possédait en disant au Père Jean-Louis de l’Assomption à qui elle remit la statue : « Je vous offre ce que j’ai de plus précieux, vénérez l’Enfant Jésus, et vous ne manquerez de rien». Dès que cette statue commença à être vénérée, la communauté souffrit moins de la pauvreté et reçut de nombreux dons et aumônes.
Les novices furent les premiers et les plus fervents adorateurs de l’Enfant-Dieu. L’un d’eux, le Père Cyrille de la Mère de Dieu (1590-1675), en reçut une grande faveur. Alors qu’il était plongé dans une importante souffrance spirituelle, le Père Cyrille eut son âme illuminée alors qu’il priait devant la statuette et décida depuis de se faire l’apôtre de cette dévotion. Reconnaissant, il promit d’être l’apôtre et le propagateur de cette dévotion au divin Enfant Jésus.
Parti en Allemagne à cause d’une invasion étrangère protestante en Bohème, le Père Cyrille ne revint qu’en 1637 à Prague. Cherchant désespérément la statue, il ne la retrouva finalement que sept ans plus tard sous les décombres, derrière un autel, les mains tranchées. Lorsqu’il redécouvrit la statue, il l’exposa aussitôt dans le chœur.
Grâce à sa persévérance, sa vénération fut prise à cœur par la communauté qui au début de l’année 1648, commença à se réunir dans la chapelle de l’Enfant Jésus pour la méditation et la liturgie des petites heures.
De nombreux bienfaits s’ensuivirent, les troupes suédoises aux portes de Prague levèrent le siège, la communauté retrouva une vie prospère. Un jour qu’il s’agenouillait devant la statue pour prier, il entendit la voix de l’Enfant-Jésus qui prononça ces paroles célèbres :
« Ayez pitié de moi et j’aurai pitié de vous…Rendez-moi mes mains coupées par les hérétiques et je vous rendrai la paix. Plus vous m’honorerez, plus je vous favoriserai ».
C’est seulement à ce moment-là que le Père Cyrille remarqua que la statuette, qu’il s’était empressé de remettre à l’honneur, était mutilée des deux mains. Cherchant à faire réparer la statue, il se heurta cependant à l’opposition catégorique de son supérieur. Malgré les dons qu’il reçut, rien ne fut donné pour la réparation de la statue, et sa dévotion décrue largement à tel point que le Père Cyrille dut porter la statue et la placer dans sa propre cellule.
Un jour, peu avant les matines de la fête de l’Immaculée Conception, alors que le père Cyrille priait la Vierge, il fut intérieurement poussé à regarder par la fenêtre de sa cellule qui donnait sur l’église. Il vit alors, dans le clair de lune, comme une petite nuée qui descendait sur le chœur. Elle prit peu à peu l’apparence d’une Madone entourée d’une guirlande d’étoiles. La Vierge allongea son bras en direction du chœur.
Le lendemain, quand le père Cyrille voulut vérifier l’endroit fixé par la Vierge Marie, il trouva un local que précédemment on avait voulu transformer en oratoire, sans qu’on l’eût encore réalisé. Profitant de la nomination d’un nouveau prieur, le père Cyrille réitéra sa demande de réparation de la statue avec confiance.
Le nouveau prieur, le père Dominique, ne fut pas opposé à la restauration de la statuette, mais les caisses du couvent étant de nouveau vides. Il répondit donc au père Cyrille en ces termes : « si l’Enfant Jésus nous donne le premier sa bénédiction, je ferai réparer sa statue ».
Le père Cyrille commença alors à prier mais fut interrompu parce qu’il était appelé à la chapelle. Devant l’autel, une dame l’attendait, lui donna une offrande, et disparut. Le père Prieur concéda alors à la réparation, mais exigea que celle-ci n’excède pas un demi-florin.
Mais les difficultés se poursuivirent et les réparations tardèrent. L’Enfant-Jésus dit alors au père Cyrille : « Place-moi à l’entrée de la sacristie, il viendra quelqu’un qui aura pitié de moi ».
Une heure après, M. Daniel Wolf un ancien fonctionnaire de la cour étranger au couvent vint le visiter. Il examina la statue et offrit de la réparer à ses frais. Cet homme était pourtant à ce moment-là très endetté et était au bord de la séparation avec son épouse. Une fois la statue portée chez lui pour réparation, il reçut un document impérial lui accordant une importante somme d’argent pour sa retraite, et son couple se ressouda. Les réparations achevées, il rapporta la statue au couvent.
Suite à une chute, il la répara de nouveau et la statue fut placée dans une urne de cristal. La dévotion commença alors à se répandre. Devant les nombreux bienfaits procurés, il fut décidé de placer l’Enfant Jésus dans un riche tabernacle doré, au-dessus du nouveau maître-autel.
Un jour de juillet 1639, le frère Cyrille, eut la visite d’un noble. Il supplia le frère de bien vouloir porter la statue de l’Enfant Jésus au chevet de sa femme, gravement malade, qui recouvra très rapidement la santé.
En action de grâce pour cette guérison miraculeuse, elle offrit une couronne d’or à l’Enfant Jésus. Ceci fut l’un des premiers et des plus célèbres miracles de l’Enfant Jésus de Prague, entrainant une vague de ferveur intense dans la ville.
Grâce à de nombreux bienfaiteurs, une chapelle fut dédiée spécialement dans l’église à la Sainte Trinité, avec une niche à l’attention de l’Enfant-Jésus. Au cours de l’année 1642, la princesse de Lobkowitz décida d’aider de nouveau le couvent et son mari rencontra le Père Cyrille à qui il déclara en voyant la chapelle de l’Enfant-Jésus : « Je ferai volontiers quelque chose pour Lui ». Il pourvut alors aux frais d’un nouveau sanctuaire.
Les travaux commencèrent dès 1642 à l’endroit-même que la Sainte Vierge avait indiqué au Père Cyrille lors de son apparition et le 14 janvier 1644, jour de la fête du Saint Nom de Jésus, la nouvelle église fut inaugurée. Après une visite au sanctuaire, l’empereur Ferdinand III décida d’offrir quarante cierges richement ornés, fabriqués par des artisans de Venise.
Avec ces différentes solennités, cette dévotion se répandit dans toute la ville de Prague et l’église devint un lieu de culte extrêmement fréquenté. Une grande chapelle fut ensuite construite en 1654 pour pouvoir rendre un culte public et durable à l’Enfant Jésus. La statuette de l’église de Sainte Marie de la Victoire fut donc déplacée dans cette chapelle richement décorée au cours d’une cérémonie le 19 mars 1655.
Le frère Cyrille de la Mère de Dieu mourut à Prague le 4 février 1675 mais la dévotion continua de se répandre grâce à l’intervention d’autres frères carmes, touchant même l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche qui rendit visite au sanctuaire en 1743 et offrit un habit précieux cousu de ses mains pour habiller la statue.
A la même époque en France, la carmélite vénérable Marguerite Marie du Saint Sacrement (1619-1648) fut favorisée par des apparitions du Saint Enfant Jésus dans sa cellule du carmel de Beaune, qui lui dit un jour : « Ma fille, puise dans les trésors de mon enfance, je ne refuserai rien à tes prières ». L’Enfant Jésus en personne lui enseigna la manière de l’honorer depuis son incarnation jusqu’à sa douzième année, par une dévotion particulière.
La carmélite précisa que cette dévotion consiste à célébrer avec zèle les fêtes de l’Enfant Jésus, honorer le 25ème jour de chaque mois, en mémoire de sa naissance, et réciter un petit chapelet que Marguerite-Marie du Saint Sacrement appela « petite couronne ».
La dévotion continua de se répandre en France où une statuette fut installée le 13 avril 1886 au carmel de Meaux, fondée en 1860. C’est après qu’une religieuse, Mère Gertrude, reçut une grande grâce de la part de l’Enfant Jésus, qu’elle décida de se procurer une statue de l’Enfant Jésus de Prague dans le couvent. La tradition orale dit que Mère Gertrude vit marcher dans sa cellule « un petit Jésus qui n’était pas comme les autres » selon sa propre expression. Elle chercha pendant longtemps une image correspondant à sa vision avant de se rendre compte, en lisant un article des Annales du Carmel du 31 janvier 1886, qu’il s’agissait de l’enfant Jésus de Prague. Les faveurs obtenues se multipliant de plus en plus, il fut décidé que la statue serait placée dans la chappelle extérieure du monastère. L’érection solennelle de la statue fut fêtée le 13 septembre 1888 par monseigneur de Briey, évêque de Meaux.
La dévotion se répandit progressivement en-dehors de Prague et à travers le monde, en Amérique et en Asie. En Amérique, « la sainte des Emigrants » Sainte Fransesca Saverio Cabrini s’attacha à répandre la dévotion en demandant à ce qu’une statue de l’Enfant Jésus de Prague soit présente dans toutes les maisons de son institut. En 1894, les catholiques chinois offrirent à l’Enfant Jésus un vêtement richement brodé par les carmélites de Tou-se-we, près de Shangaï, et dont l’inscription porte la mention suivante : « Divin Enfant Jésus, ayez pitié de la Chine ! Donnez-lui la foi et libérez-la de la nuit du mauvais esprit ». En 1895 est érigée en l’église Notre Dame de la Victoire la « Confrérie en l’honneur de l’Enfant Jésus de Prague ».
Les frères carmes de Milan sollicitèrent, vers 1895, le cardinal Ferrari, pour pouvoir introduire le culte de l’Enfant Jésus de Prague dans la ville de Milan. La cérémonie d’introduction se déroula le 15 décembre 1895, durant laquelle le cardinal récita la prière du Père Cyrille et consacra à l’Enfant Jésus tous les enfants milanais.
L’exemple milanais fut bientôt suivi dans les autres couvents carmes italiens et c’est ainsi qu’en 1900, le couvent d’Arenzano décida de placer dans l’église un cadre du Saint Enfant Jésus le 25 septembre 1900. Deux ans plus tard, la communauté reçut un don d’une noble italienne d’une statue de l’Enfant Jésus de Prague, en remplacement du cadre, et la communauté décida de construire un sanctuaire dédié à cause de l’affluence des pèlerins.
En 1908, eut lieu la consécration de la basilique de ce premier sanctuaire entièrement dédié à la dévotion au saint Enfant Jésus de Prague. Le 7 septembre 1924, le pape Pie XI envoya un cardinal solennellement couronner la statue de l’Enfant Jésus Roi de Prague. Sur la place du sanctuaire fut aussi érigée une colonne de marbre surmontée d’une statue dorée de l’Enfant Jésus, en signe de bienvenue aux pèlerins.
Avec l’instauration de régimes communistes en Europe Centrale et Orientale après 1945, la dévotion fut interdite dans cette région du monde où les Etats prônaient l’athéisme d’état. C’est donc ailleurs, et particulièrement à Arenzano, que les pèlerins se rendirent pour prier le Saint Enfant Jésus.
Le sanctuaire d’Arenzano fut donc rénové et enrichi et les travaux furent inaugurés en 1966, par le cardinal archevêque de Prague, en exil en Italie. Il déclara au cours de la cérémonie : « Combien de fois ai-je expérimenté que sa petite menotte, apparemment si faible, si impuissante, est en réalité la main toute-puissante d’un roi qui régit et bénit amoureusement tous ceux qui répondent à l’amour par l’amour ».
Avec la chute du communisme en 1991, la liberté religieuse revint à Prague et les carmes purent revenir à dans leur sanctuaire. Le 26 septembre 2009, le pape Benoît XVI rendit visite au sanctuaire. Il offrit solennellement une nouvelle petite couronne à l’enfant Jésus de Prague et composa une prière en son honneur.