Dimanche 24 novembre 2024 – Le Christ Roi de l’Univers
” Quiconque appartient à la Vérité écoute ma voix.” Jean 18, 37
- Lecture du livre du prophète Daniel (7, 13-14)
- Psaume : 92 (93)
- Lecture de l’Apocalypse de St Jean (1, 5-8)
- Evangile de Jésus Christ selon St Jean (18, 33b-37)
Homélie
La Royauté du Christ.
La fin des temps, que nous avons célébrée la semaine dernière, débouche cette semaine sur la fin de notre temps liturgique, la fin de l’année. Comme nous y invite le langage de l’Apocalypse en Daniel et en Jean, il s’agit de contempler ce qui est caché aux yeux du monde : la royauté du Christ en gloire, ressuscité d’entre les morts, monté au ciel et régnant sur l’univers.
Quelle est cette royauté ? Qu’est-ce que cela signifie de dire que Christ est roi ? Est-ce un motif d’orgueil ? Est-ce une manière de dire que, nous qui sommes corps du Christ, nous régnons sur l’univers et que tout le monde doit nous obéir ? Reprenons les textes de ce jour.
I/ La royauté du fils de l’homme : Une royauté terrestre. (Dn)
Daniel, dans une vision, voit venir un fils d’homme, un fils d’humanité, à qui est donné domination, gloire et royauté, une royauté éternelle, qui ne sera pas détruite. C’est l’attente messianique d’Israël qui est ici révélée. Il s’agit d’un homme, un roi qui apportera la paix et la justice sur la terre, un descendant de David, un nouveau roi Josias, le seul roi juste dans toute la liste des rois de Juda et d’Israël (Et Josias c’est aussi le nom de Jésus). Chez Daniel, ce roi est un homme intronisé roi par Dieu lui-même (« vieillard).
Ce titre symbolique de « fils d’homme » sera repris dans les évangiles et dans l’apocalypse de Jean, pour désigner Jésus lui-même. La royauté du Christ est aussi terrestre et a pour but d’instaurer un royaume de paix, de justice et d’amour sur la terre. Il ne s’agit pas seulement d’une royauté céleste. C’est bien de notre monde d’aujourd’hui qu’il s’agit et la royauté du Christ est bien d’ordre terrestre.
II/ La royauté de l’alpha et de l’oméga : Une royauté de tous les temps. (Ap)
Jean, dans l’apocalypse, reprend les termes de Daniel : « voici qu’il vient sur les nuées ». Il assimile le fils de l’homme à Jésus Christ, le premier né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre. Ce roi est celui qui a été transpercé sur la croix, il est celui qui est l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était et qui vient. Il est à l’origine de l’univers et au terme de l’univers. Il prend le titre même de Dieu : il est le Tout-Puissant. Il n’est plus seulement un roi terrestre, il est aussi un roi céleste qui trône dans les cieux et domine le temps. Jésus Christ est le messie davidique, mais il est plus que cela, il est la manifestation même de Dieu qui règne dans les cieux, le Dieu créateur, le Dieu Tout-Puissant.
III/ La royauté de la vérité par la croix. (Jn)
Mais la tout puissance de la royauté du Christ ne se manifeste pas par la violence et l’oppression, par la vengeance et la punition. C’est la toute- puissance de la croix, la toute-puissance de la vérité, la toute-puissance de Dieu qui se fait petit, humble et serviteur. C’est une toute-puissance qui n’écrase pas mais qui est écrasée. Une toute-puissance qui ne détruit pas la vie mais la restaure. Une toute-puissance de vérité qui n’exclut pas, mais qui accueille tous les hommes et femmes de bonne volonté, de vérité, de toutes langues, peuples et nations. Jésus Christ est roi de la terre et roi du ciel, le marchepied de son trône c’est la croix, et la mort par amour du monde et de l’humanité. C’est bien ce qu’essaie de dire Jésus à Pilate dans notre évangile d’aujourd’hui. Jean déploie d’ailleurs son récit de la passion dans cette perspective du Christ Roi, au contraire des synoptiques.
A la suite du Christ, nous partageons cette royauté. Mais cette royauté ne fait pas de nous les maîtres de l’univers. Elle nous invite à l’humilité du service et de la vérité. Elle nous invite à la vérité d’un amour qui se donne et s’offre pour le salut de tous. Sommes-nous toujours dans cette ligne de la royauté du Christ, roi de l’univers ou ne pêchons nous pas par orgueil en contemplant le monde ?
Dans un certain sens ce dernier dimanche du temps liturgique, nous ouvre au chemin de l’avent où nous nous préparons à accueillir le Messie et le roi de l’univers sous les traits d’un petit enfant, fragile et rejeté. Si nous passons par la crèche et par la croix, alors nous pourrons accueillir dans nos vies le secret de la royauté du Christ, le secret de la royauté de la vérité, de l’amour, de la paix et de la justice.
Diocèse de Blois