Qu’est ce que la chandeleur ?

Chaque 2 février, lors de la Chandeleur, dernière fête du cycle de Noël, il est d’usage de manger des crêpes. Mais, quelle est l’origine, le sens, de la fête de la Chandeleur ?

La Chandeleur est une fête religieuse chrétienne, qui correspond à la  Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.  Présent dans le Temple, un vieillard, Syméon, se comporte en prophète, en proclamant que Jésus est la lumière qui se révèle aux nations. Voyant Jésus il s’écrie en effet:   “Et maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples: lumière qui se révèle aux nations et done gloire à ton peuple, Israël.”        Cette prière est dite le soir par les clercs et des laïcs, après les vêpres, en allant se coucher.

La Chandeleur est fêtée le 2 février, soit quarante jours après Noël. La fête de la Chandeleur tire son nom du mot chandelle et provient d’une fête païenne – la festa candelarum – fête de la lumière, puisque les jours rallongent. Sa christianisation date probablement du IVe siècle.

C’est devenu aussi le jour des crêpes dont la tradition dit qu’elles étaient faites avec la farine restante de l’année. Leur forme ronde et leur couleur claire était censée évoquer le disque solaire. Aujourd’hui, peut-être en souvenir des gamins sautant par-dessus les feux de la Chandeleur, le jeu consiste à faire sauter les crêpes jusqu’au plafond. Le 2 février, à vos poêles !

Origines de la fête de la Chandeleur

La fête des chandelles

Dans la Rome antique, en février, il était de coutume de célébrer la festa candelarum, la fête des chandelles. En effet, après le solstice d’hiver en décembre avec la fête du Sol Invictus (qui est ensuite devenu Noël, lorsque le christianisme a conquis l’Empire romain), la fête des chandelles célébrait le retour des jours plus longs et plus doux.

Pendant cette fête populaire, on pouvait voir des processions de torches dans les rues romaines pour célébrer la fin de l’hiver. Les flambeaux allumés rappelaient le flambeau de Cérès,  déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité, partie aux enfers chercher sa fille Proserpine (Perséphone en Grèce), enlevée par le roi des Enfers, Pluton. Le mythe raconte que Cérès, déprimée, révoltée, en aurait oublié de s’occuper des cultures terrestres. Après avoir conclu un pacte avec Pluton, Cérès a récupéré sa fille, devenue Reine des Enfers mais aussi déesse du printemps.

Le flambeau de Cérès, et la festa candelarum, rappellent la victoire de la lumière sur les ténèbres  en février. Ce mois de transition annonce le retour du printemps.

La Présentation de Jésus au Temple

Entre les IVe et Ve siècles, alors que le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain, l’Église est traversée par de fortes controverses (c’est l’époque des premières hérésies de l’Occident chrétien) et par une volonté marquée de christianiser un certain nombre de rites païens. C’est le cas, notamment, de la fête de Noël qui a remplacé le culte du Sol Invictus.

La Présentation de Jésus au Temple

 

A la fin du Ve siècle, le pape Gélase 1er décide de christianiser la fête des chandelles païenne et organise des processions aux chandelles, revisitées dans une symbolique chrétienne. Il se saisit ainsi du symbole de la lumière et décrète le 2 février fête de la Présentation de Jésus au Temple car il est « la lumière du monde » (Jean 8.12-59). Cela représente la clôture d’un cycle de quarante jours après Noël qui s’inscrit dans une tradition juive : « Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (Luc 2,22).

La Présentation de Jésus au Temple dans la Bible

La Présentation de Jésus au Temple est relatée dans l’Évangile selon Luc (2, 30-38). Comme cité précédemment, Marie et Joseph respectent la loi de Moïse – bien que la loi juive n’exige que la purification des femmes quarante jours après avoir donné naissance (Lévitique 12) – et amènent Jésus au Temple, à Jérusalem. Les parents des garçons premiers-nés devaient, dans la tradition juive, présenter leur fils à Dieu comme offrande et racheter celui-ci, en mémoire du passage de l’Ancien Testament, lorsque Dieu a épargné les premiers-nés du peuple hébreu au moment des dix plaies d’Égypte.

Au Temple réside le prophète Siméon (écrit aussi Syméon) qui, tenant dans ses bras l’Enfant, reconnaît que Dieu a accompli sa promesse et acclame « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple » (cantique de Siméon, dit aussi Nunc dimittis). La prophétesse Anne est également présente et prophétise que Jésus délivrera son peuple.

Par la présence des deux prophètes, Luc est soucieux de montrer que Jésus est reconnu par eux et que son message sera glorifié et s’adressera à tous les peuples.

Découvrez qui est Saint Siméon

Pourquoi fête-t-on la Chandeleur le 2 février ?

La fête de la Chandeleur est célébrée depuis, au moins, le IVe siècle, c’est-à-dire au même moment que l’instauration de la fête de la Nativité. Dans son livre Peregrinatio Aetheriae (381-384), la pèlerine Egérie décrit des festivités ayant lieu à Jérusalem quarante jours après l’Épiphanie. La naissance de Jésus était alors célébrée le 6 janvier en Orient.

Dans l’Occident chrétien, la fête de la Noël est fixée au 25 décembre depuis environ le IVe siècle, comme cela est mentionné dans le Chronographe de 354. Quarante jours après correspond au 2 février. On sait également que l’Empereur Justinien a institué la fête de l’Hypapante (qui signifie « rencontre » et qui est le nom de la fête orthodoxe) le 2 février 521 à Constantinople.

La signification de la Chandeleur pour les chrétiens

Le jour de la Chandeleur est celui où l’on bénit les cierges, de la même manière que Jésus est la lumière du monde et qu’il nous éclaire par son message universel.
Il était coutume de ramener des cierges bénis à l’église, dans sa maison, afin de purifier et protéger leur foyer et de porter chance pour les mois à venir.