Les JO : le christianisme promeut le sport.

Le Seigneur est fier et heureux d’avoir créé l’homme et la femme :

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. 28 Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » 29 Dieu dit : « Voici, je vous donne toute herbe qui porte sa semence sur toute la surface de la terre et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre nourriture. 30 A toute bête de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui remue sur la terre et qui a souffle de vie, je donne pour nourriture toute herbe mûrissante. » Il en fut ainsi. 31 Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour. » Genèse 1, 27-31

Saint Irénée de Lyon – vers 160 – rajoute :

« La gloire de Dieu c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme c’est la vision de Dieu. »

Bien sûr, si l’homme a un corps, il est plus que cela puisqu’il a été créé « à l’image de Dieu », c’est-à-dire avec une âme et un esprit libre, capable d’amour.

Les jeux antiques.

La beauté du corps de l’homme, de la femme, sera sublimée par les exploits des athlètes mis au service d’une noble cause :

L’encadrement des rivalités et la suspension de la guerre.

Créateur de la première Olympiade, en 776 avant J-C, Iphitos, roi d’Elide, voulut créer un moment de paix, une trêve, capable de suspendre, pendant les compétitions, les incessants conflits opposant les cités grecques entre elles.

Une citoyenneté modèle au service de la cité.

A Olympie, en Elide, comme dans les autres cités qui organisaient des jeux, le sacré était présent. Olympie était un sanctuaire où le temple de Zeus finançait les jeux. En la personne des athlètes un modèle religieux et civique était proposé aux spectateurs (jusqu’à 50 000 à Olympie) ; n’étaient autorisés à concourir que des athlètes moralement irréprochables.

Trois millénaires se sont écoulés.

Malgré la persistance des guerres (Ukraine, Gaza), l’olympisme reste un moment exceptionnel de joie et de rencontre entre les peuples autour de la reconnaissance de l’effort, de la discipline et du respect de l’adversaire qui permettent d’obtenir la victoire.

Le sport est un moyen de communication universel entre les peuples : il réunit les femmes et les hommes d’environ 200 nations du monde entier. (Albert de Monaco)

 

Le sport et la religion.

Les Jeux olympiques modernes sont nés du christianisme.

Les Pères de l’Eglise – née au sein de l’antiquité païenne, Tertullien, saint Augustin, Jean Chrysostome, furent, au début, hostiles aux Jeux. Il faut reconnaître que l’empereur Auguste politisa les Jeux après avoir vaincu son rival Antoine à Actium en 31 av. J-C et qu’il instaura le culte impérial. De plus, les combats de gladiateurs encourageaient le culte de la force brute.

Les Jeux, enfants du christianisme ? Cette proposition peut surprendre aujourd’hui, car les Jeux olympiques sont évidemment neutres en matière religieuse, leur règlement, la devise, la charte olympique, le drapeau ne font nulle mention de religion. Ainsi, le 26 juillet 2024, le spectacle d’ouverture, proposé par la France au monde, n’avait rien de chrétien.

Cependant quatre chrétiens sont à l’origine des Jeux modernes :

  • Saint Paul
  • Pierre de Coubertin
  • L’abbé Henri Didon
  • Mgr Talbot évêque anglican de Pennsylvanie.

Saint Paul.

On en parle peu et pourtant c’est lui qui est revenu sur le jugement sévère des Pères de l’Eglise concernant le sport.

Saint Paul cite la lutte et les Jeux dans pas moins de 7 lettres, qui dit mieux ?

  • Ephésiens 6, 12 ; 16-17

« Car ce n’est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, conte les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. [….] 16 prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; 17 prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. »

  • Colossiens 1,29-2,1

C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi.

 Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée

1 Corinthiens 9, 24

« Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à le remporter. »

  • 1 Corinthiens 9, 26

« Et c’est bien ainsi que je cours, moi, non à l’aventure ; c’est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide. »

  • Galates 2,2

« J’y montai à la suite d’une révélation ; et je leur exposai l’Evangile que je prêche parmi les païens, mais séparément aux notables, de peur de courir ou d’avoir couru pour rien. »

  • Philippiens 2,16

« en lui présentant la Parole de vie. Vous me préparez ainsi un sujet de fierté pour le Jour du Christ, car ma course et ma peine n’auront pas été vaines. »

  • 1 Thessaloniciens 2,2

« Nous avions, vous le savez, enduré à Philippes des souffrances et des insultes, mais notre Dieu nous a accordé de prêcher en toute hardiesse devant vous l’Evangile de Dieu au milieu d’une lutte pénible. »

  • 1 Timothée 6,12

« Combats le beau combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été appelé, comme tu l’as reconnu dans une belle profession de foi en présence de nombreux témoins. »

Pierre de Coubertin

Pierre de Coubertin (1863 – 1937)

Jeune, Pierre de Coubertin étudie à Paris chez les jésuites de l’école Saint Ignace.

Il envisage d’abord une carrière militaire puis il étudie le droit à l’Institut catholique de Paris.

Admiratif du système éducatif anglais il est également séduit par le scoutisme qui vient de naître en Angleterre, (mais sans le caractère chrétien que lui donne Baden-Powell.)

Sportif dans l’âme il crée en 1888 le Comité pour la propagande des exercices physiques dans l’éducation, avec l’appui de Jules Simon, ancien ministre de l’Instruction publique. Il est aussi dans la direction de l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques USFSA.

Arbitrant la finale du premier championnat de France de rugby en 1892 il dessine lui-même et offre le trophée de cette épreuve : le bouclier de Brennus (du nom du graveur Charles Brennus président de la commission rugby de l’USFSA.)

  • En 1894 il ouvre à la Sorbonne, dans un esprit internationaliste, le premier congrès olympique qui rétablit les Jeux olympiques.

En 1896, à Athènes, les premiers Jeux olympiques modernes sont ouverts par le roi Georges 1er de Grèce. La devise latine des Jeux : « citius, altius, fortius, – plus vite, plus haut, plus fort, » soufflée par l’abbé Henri Didon, a été adoptée par Pierre de Coubertin.

Le serment olympique, lui, est de Pierre de Coubertin :

« Nous promettons que nous prendrons part à ces Jeux Olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, et ce dans un esprit de sportivité. Nous nous engageons pour un sport sans dopage et sans tricherie. Nous le faisons pour la gloire du sport, pour l’honneur de nos équipes et dans le respect des principes fondamentaux de l’Olympisme. »

Le drapeau olympique aux cinq cercles sera conçu par Pierre de Coubertin en 1913.

Père Henri DIDON

 L’abbé Henri Didon (1840 – 1900)

Ami de Pierre de Coubertin, dominicain, proviseur du collège Albert le Grand d’Arcueil, le père Didon se soucie de l’éducation sportive des élèves. En 1891, lors de compétitions qu’il a organisées, il imagine la célèbre devise :

« Citius, altius, fortius – plus vite, plus haut, plus fort, ».

Pour le père Didon ces superlatifs concernent pour citius, l’esprit et les études / fortius, le corps sportif entraîné / altius, l’élévation de l’âme.

 Mgr Ethelbert Talbot (1848 – 1928)

Ethelbert Talbot, en Pennsylvanie, fut le quinzième évêque président de l’Église épiscopale des États-Unis. Il est connu pour avoir sinon créé, du moins inspiré, le credo olympique.

« L’important c’est de participer. »

Il lança ce credo en 1908 lors des Jeux de Londres, alors que s’envenimait une polémique opposant les délégations américaine et anglaise, au sujet des règles et de la nomination des juges arbitres de la compétition, lors du  sermon qu’il prononça lors de la messe du 19 juillet 1908 en la cathédrale Saint Paul de Londres :

« S’il n’y a qu’une chose à retenir de tous les mensonges sur les enseignements de l’Olympie antique, c’est que les Jeux en eux-mêmes sont au-dessus des questions de race et de récompenses. Saint Paul nous apprend à quel point le prix est insignifiant. Notre récompense n’est pas corruptible mais incorruptible, et même si seule une personne peut porter la couronne de lauriers, tout le monde peut partager la même joie de la compétition. »

Adopté par Pierre de Coubertin ce credo olympique ne fut officialisé qu’en 1932 aux Jeux de Los Angeles.

Vive les Jeux !

GT Rochefort 2024