Fête de St Antoine de Padoue : 13 juin

Antoine de Padoue naquit à Lisbonne vers 1195. Entré chez les chanoines réguliers de saint Augustin, il demeura onze ans au monastère de Sainte-Croix à Coimbra.

Dans ce centre réputé d’études théologiques, il acquit une connaissance merveilleuse de la Sainte Écriture et des Pères. Désireux du martyre, il passa en 1220 aux Frères Mineurs. Il se rendit effectivement au Maroc mais dut le quitter pour cause de maladie. Puis il mena une vie de haute contemplation au Monte Paolo ( Romagne) Il s’adonna ensuite à la prédication et y connut un succès inouï, confirmé par d’éclatants prodiges.

Les sermons de saint Antoine s’adressent tantôt aux fidèles en général, tantôt à des catégories précises de personnes: pénitents, actifs, contemplatifs, religieux, prédicateurs, prélats, etc. ; à chacune de ces catégories notre saint trace la voie du salut et de la perfection.

Il se montre partout d’une sûreté et d’une rectitude de doctrine admirable; néanmoins il évite les spéculations pour toujours rester pratique. De temps en temps, il interrompait l’apostolat pour se plonger dans la contemplation, où Dieu lui accordait des grâces mystiques. Il occupa aussi plusieurs charges dans l’Ordre et enseigna la théologie à ses jeunes confrères. Antoine mourut à Padoue le 13 juin 1231 et fut canonisé le 30 mai 1232.

En 1931, lors du septième centenaire de la mort de notre saint, les Frères Mineurs demandent au Saint-Siège de bien vouloir honorer saint Antoine du titre de docteur de l’Église.

Le dossier sera présenté en 1936, orné de 2017 signatures venues de partout. C’est le 16 janvier 1945 que saint Antoine sera nommé docteur de l’Église Universelle.

Pourquoi prier saint Antoine?

Saint Antoine de Padoue est sans doute l’un des saints les plus vénérés et priés au monde. Mais pourquoi le prie-t-on? Qu’attend-on de lui ?

Suivant une ancienne tradition, rattachée à un épisode de sa vie, saint Antoine est invoqué pour retrouver les objets perdus. Attention délicate du saint, lorsqu’on pense à l’angoisse de ceux qui ont égaré un document précieux ou la clé de la maison, d’un coffre, de la voiture, etc… Une approche en vérité de saint Antoine peut aussi faire recouvrer la foi, favoriser le retour à la pratique religieuse et même le retour de la force et du courage perdus pour affronter les épreuves de la vie quotidienne: maladie, divorce, perte d’un être cher.

N’est-il pas, lui même, un maître en théologie et un modèle de vie spirituelle, toujours proche de Dieu et des hommes? Au-delà des prières que nous pouvons lui adresser, c’est surtout son message que nous pouvons retenir;

Les choses perdues

C’est sans doute le motif le plus fréquent d’invocation de saint Antoine : retrouver les choses perdues.

D’où cela vient-il ? Certains biographes pensent que cela remonterait à un incident survenu dans la vie du saint. On raconte en effet qu’Antoine possédait un psautier annoté de sa propre main dont il faisait usage pour donner des cours d’Écriture sainte à ses confrères. Or, un novice, qui voulait quitter l’Ordre, s’empara du précieux volume et partit. Antoine pria pour retrouver son psautier. Effectivement, un peu plus tard le novice, repentant, rapporta ledit volume et même réintégra l’Ordre.

Il y a également une hymne composée en l’honneur de saint Antoine qui a connu la plus étonnante des fortunes. Julien de Spire, dans son hymne “Si quaeris miracula”, ce qui veut dire : “Si tu cherches des miracles”, dit que saint Antoine redonne à ceux et celles qui l’en prient l’usage des membres et des forces perdues, en latin : membra viresque perditas.

Dans le cours du temps, on ne sait trop pourquoi, les deux premières lettres de viresque auraient disparu, ne laissant subsister que resque, et “res” veut dire chose.  Puisqu’en latin “que” signifie “et“, “resque” se traduit par “et les choses“. Ainsi le sens de la phrase a changé pour donner : les membres et les choses perdues, au lieu de : les membres et les forces perdues. Saint Antoine aurait-il validé le nouveau sens de la phrase pour aider ses frères et sœurs à retrouver des choses perdues  ? Une chose est sûre : ça marche, et même,  parfois, il retrouve aussi des personnes perdues. Pourquoi pas ?

Le lys de saint-Antoine

Il est légitime de se demander d’où vient la dévotion aux lys de saint Antoine, puisque cette dévotion existe. Voici une hypothèse: au cours de la révolution italienne, les Franciscains de la ville de Marcasso en Sicile, furent expulsés de leur couvent. L’église, demeurée ouverte, restait déserte. Or, une fois l’an, la population des alentours y venait pour la fête de saint Antoine. Beaucoup de fleurs de toute sorte étaient apportées à cette occasion. Il y avait en particulier des roses et des lys.

Avant de repartir, chacun rapportait chez soir une fleur que l’on conservait comme un précieux souvenir. Une année, le sacristain oublia de replacer la statue du saint dans sa niche. Quelques semaines plus tard, il vint réparer son oubli.

Mais quelle ne fut pas sa surprise : au pied de la statue se trouvait une gerbe de lys d’une incomparable fraîcheur. L’étonnement fut d’autant plus grand que les autres fleurs abandonnées sur place étaient complètement desséchées. La nouvelle fit boule de neige et on voulut voir de ses yeux ces admirables lys, alors que la saison des lys était bel et bien passée.

Un prodige semblable se serait passé à Mentosca, en Autriche, en 1630. Un lys avait été déposé dans la main de saint Antoine pour la fête du 13 juin. Laissé là toute l’année, il conserva sa fraicheur et continua de répandre son parfum. Le pape Léon XIII a concédé lui-même une bénédiction spéciale des lys de saint Antoine pour la fête du saint.

Le bref de saint-Antoine

Une femme du Portugal, en butte aux vexations du démon, ne savait plus à quel saint se vouer. Un jour, son mari la traita de “possédée du démon”. Alors, n’y tenant plus, elle décida de mettre fin à ses jours, en se jetant dans le fleuve.

En cours de route, elle passa devant l’église des Franciscains et s’y arrêta pour une dernière prière. C’était un 13 juin. Pendant sa prière elle s’endormit, et, soudain, Antoine lui apparut, un papier à la main : « Prends ce billet et il te délivrera ». Or, le billet portait cette citation de l’Apocalypse : « Voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu de manière à pouvoir ouvrir le livre et en ouvrir les sceaux ».

À son réveil, toute surprise de se retrouver avec ce billet en main, elle reprit confiance et retourna chez elle complètement guérie. Ce billet parvint jusqu’au roi du Portugal qui en facilita grandement la diffusion. C’était une formule brève: un Bref, efficace entre les mains de tous ceux et celles qui y croient. Cette dévotion au Bref de saint Antoine est encore très populaire de nos jours et bien des personnes portent ce bref sur elles.

Place Saint Antoine (10)
Le pain des pauvres

Ceci s’est passé à Padoue, au Moyen Âge. Un enfant laissé sans surveillance, s’amusa dans l’eau et se noya. De retour, la mère chercha son enfant et le retrouva enfin, mais sans vie.

 

Des Franciscains qui surveillaient la construction de la basilique accoururent et consolèrent la pauvre femme du mieux qu’ils purent. L’enfant était inerte mais la foi de sa mère resta vive. Elle fit à saint Antoine la promesse suivante : ” Si mon enfant revient à la vie, je donnerai aux pauvres autant de pain que pèse mon enfant“. On pria beaucoup et vers la fin de la nuit l’enfant revint à la vie. Telle serait l’origine de l’œuvre du pain des pauvres qu’on a surnommée en ce temps là “pondus pueri ” ou ” poids de l’enfant” en latin. Au début du 19e siècle, le prodige est oublié, mais à la fin du même siècle, grâce à l’aventure qui advint à Louise Bouffier, il refit surface.

En effet, le 12 mai 1890, Louise ne parvenait pas à ouvrir la porte de son magasin. La serrure était brisée et le serrurier, impuissant, suggéra d’enfoncer la porte. Au dernier moment, la dame se ravisa et dit au serrurier : « Essayez encore avec cette clé. Si cela réussit, je promets à saint Antoine de donner autant de pain aux pauvres que je le pourrais ». Cela marcha ! De là s’est répandue l’habitude de ramasser du pain pour les pauvres en échange d’une faveur obtenue.

L’enfant Jésus dans les bras de saint Antoine

C’est peut-être le plus grand titre de gloire, ou plutôt de bonheur, que cette présence de l’enfant Jésus dans les bras de saint Antoine. Il nous a été transmis qu’un frère moine, à Camposampiero, en entrant dans la cellule d’Antoine, le vit, entouré de lumière, caressé par Jésus, tenu dans ses bras. Quelle grâce extraordinaire !

Casting pour une comédie musicale : “Les cerisiers de Nagasaki

Le père Christophe de la Chanonie recherche pour sa comédie musicale : « Les cerisiers de Nagasaki » des personnes sachant bouger sur scène et chanter.

Il y a cinq rôles d’acteur-chanteur. Huit personnes sont recherchées au total.

Les faits sont authentiques, et le récit adapté pour les besoins de la narration.

L’histoire se déroule dans les années 1935 à 1950 au Japon. La Japon est en guerre avec la Chine et quelques années plus tard la seconde guerre mondiale éclate. Arrive l’explosion de deux bombes nucléaire successives, puis la reconstruction. Un jeune couple vit dans la ville de Nagasaki. Midori, jeune femme et mère de famille, et son époux Takashi Nagai, brillant universitaire et chercheur, qui effectue les premiers clichés radiologiques. Il se convertit, adulte, au catholicisme. Cette comédie musicale raconte et retrace les grandes étapes de la vie du couple avant, pendant et après la guerre.

Nous cherchons :

  • un homme entre 30 et 40 ans, cheveux foncés, taille environ 1m70, de corpulence mince, yeux foncés pour jouer le rôle de Takashi Nagaï : Takashi est un radiologue venant progressivement à la foi en Christ ; il est confronté à la mort, la guerre, la souffrance ; auteur d’une œuvre scientifique et littéraire, il devient alors célèbre dans son pays et au-delà : c’est un sage.
  • une femme 30/40 ans, cheveux longs foncés, taille environ 1m60, attitude gracieuse, pour jouer le rôle de Midori : Midori est issue de la famille Moriyama, dont les ancêtres sont des « chrétiens cachés », qui au Japon se sont transmis clandestinement pendant des siècles la foi chrétienne. Logé chez eux, l’étudiant Takashi découvre cette religion, et une idylle naît entre eux.
  • une femme 50/60 ans, taille environ 1m60, pour jouer le rôle de la belle mère de Takashi : Mme Moriyama, mère de Midori. Elle vit au côté de sa fille et prend soin de la maison et de ses hôtes ; elle travaille dans les rizières.
  • un homme 45/55 ans, taille environ 1m80, pour jouer le rôle de Maximilien Kolbe : polonais, religieux franciscain, en mission au Japon de 1930 à 1933, côtoie Takashi Nagaï qu’il consulte pour des problèmes pulmonaires. Entreprenant, il développe sur place l’imprimerie de journaux religieux. Il regagnera la Pologne mais sera arrêté et envoyé au camp de concentration d’Auschwitz où il mourra de faim et de soif en prenant la place d’un père de famille. Il a l’étoffe d’un saint.
  • une femme 25/30 ans, 1m 60 environ, pour jouer le rôle d’une religieuse infirmière (japonaise) : elle travaillera avec un Professeur de médecine. Ces deux personnages sont inventés pour restituer l’ambiance de l’université de médecine de Nagasaki à l’époque, et les secours sur les champs de bataille.

Les postulants seront bénévoles et devront accepter de travailler en équipe, d’être maquillés et costumés pour les rôles. Après au moins trois représentations dans le diocèse vers Pentecôte 2025, il est possible que des représentations se fassent ensuite à l’extérieur du département.

Période de répétitions (St Sulpice de Royan) : dernier trimestre 2024 et année 2025.

Vous pouvez postuler en envoyant coordonnées et une courte vidéo par mail : falci.musique@gmail.com   ou par téléphone 06 95 85 26 38.

Merci d’envoyer vos candidatures avant le 2 septembre 2024

Le père Christophe de la Chanonie, du diocèse de La Rochelle depuis 2000, a créé la « Tournée des curés ».

ll compose des chansons accompagné d’un musicien professionnel.

Il est auteur-compositeur de cette comédie musicale.

Fête du sacré coeur de Jésus le 7 juin

C’est le coeur de Jésus symbole de l’amour divin, centre où tout converge et qui embrasse tout.
L’Eglise contemple le coeur du Sauveur de l’humanité et se laisse guider par lui jusqu’au plus profond du mystère de l’amour où se rencontrent l’homme et Dieu. La dévotion au Sacré Cœur nous invite à fixer notre attention sur ce coeur aimant, compatissant et miséricordieux qui révèle le coeur de Dieu. Il existe des liens intimes entre le Sacré-Cœur et l’Eucharistie.

L’histoire de cette solennité

Cette fête catholique nait au XVIIe siècle, à la suite de révélations accordées à une religieuse bourguignonne : sainte Marguerite-Marie.

En 1675, à Paray-le-Monial, le Christ apparaît plusieurs fois à cette religieuse, et lui fait découvrir la dévotion à son Sacré-Cœur. Cette dévotion est reconnue par le pape Clément XIII en 1765, et instaure la solennité en 1765. Elle est étendue à l’Eglise universelle, et inscrite au calendrier liturgique par le pape Pie IX en 1856.

À cette occasion, il bénit aussi le projet d’édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre en France, qui fut édifiée en signe de consécration de la France au Sacré-Cœur.

Depuis 2002, cette fête est cumulée avec la prière pour la sanctification des prêtres, car les prêtres témoignent par leur vie donnée de l’amour de Dieu pour les hommes. Ils sont “l’amour du Cœur de Jésus”, disait le saint Curé d’Ars.

Prière au Sacré-Cœur de Jésus

Ô Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés,
Cœur de Jésus attristé et martyrisé par tant de crimes et de fautes,
Cœur de Jésus, victime de toutes les iniquités,
Je Vous aime de toute mon âme et par-dessus toutes choses,
Je Vous aime pour ceux qui Vous méprisent et Vous délaissent,
Je Vous aime pour ceux qui Vous outragent et Vous empêchent de régner,
Je Vous aime pour ceux qui Vous abandonnent seul dans la Sainte Eucharistie,
Je Vous aime pour les âmes ingrates qui osent profaner votre Sacrement d’Amour par leurs insultes et leurs sacrilèges,
Cœur de Jésus, pardonnez aux pêcheurs, ils ne savent pas ce qu’ils font !
Cœur de Jésus, soutenez ceux qui propagent votre Saint Nom !
Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui souffrent et qui luttent !
Cœur de Jésus, faites que la société s’inspire en tout de votre Saint Evangile, seule sauvegarde de la Justice et de la Paix !
Cœur de Jésus, que les familles et les nations proclament vos droits !
Cœur de Jésus, régnez sur ma patrie !
Cœur de Jésus, que votre Règne arrive par le Cœur Immaculé de Marie !
Ainsi soit-il.

 

 

80 ans du débarquement en Normandie le 6 juin 1944

Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF) à l’occasion de la commémoration des quatre-vingts ans du débarquement

Le 6 juin 1944, ils furent des dizaines de milliers de jeunes à débarquer sur les plages de Normandie sous le feu des troupes de l’Allemagne nazie.

Ils venaient combattre pour que nous autres, pays de la vieille Europe, puissions à nouveau vivre libres. Ils débarquaient même avec l’espoir d’avancer assez vite pour épargner aux pays du Centre et l’Est de l’Europe de passer sous la domination soviétique. Ils venaient de tous les pays du monde. Beaucoup sont morts, beaucoup ont été blessés ; beaucoup sont sortis de cette guerre en portant des traumatismes dont peu ont parlé, que nous connaissons mieux aujourd’hui mais auxquels, alors, on n’a guère prêté attention. Nous sommes en dette, nous Européens, à l’égard de ces hommes et de ces femmes.

Ils n’étaient pas parfaits, ils n’étaient pas sans violences ni sans préjugés. Les pays qui les envoyaient nous aider avaient leurs propres intérêts. Contrairement aux nazis et aux soviétiques, cependant, ils ne prétendaient pas instaurer un « homme nouveau », celui d’une race dominante et pas davantage celui d’une pensée totalisante. Ils se battaient pour que l’humanité soit faite d’êtres humains, tout simplement, dans leur diversité, rendus capables de vivre, de sentir, de partager, d’imaginer, de construire à hauteur d’hommes mais avec toute l’énergie et l’inventivité dont l’humanité est capable.

A ces combattants courageux, nous devons la liberté, la prospérité et la paix dans lesquelles nous vivons en Europe occidentale. L’immense lutte qu’ils ont menée a transformé l’ordre politique mondial, fait grandir chez tous les peuples l’idée de libre détermination, d’égalité politique et de liberté, entamé la fin des empires coloniaux. Nous leur devons aussi la capacité où nous sommes de revoir notre histoire à la recherche d’une plus haute conscience morale.

Certains étaient Français et ont, avec les Résistants de l’intérieur, sauvé l’honneur de notre pays ; quelques-uns étaient juifs ; ils voulaient combattre pour arracher les leurs à la destruction dont l’ampleur allait être encore découverte ; beaucoup étaient britanniques ou américains ou canadiens ou australiens et beaucoup venaient des différents peuples de ce que l’on appelait alors les empires coloniaux. Nombreux parmi les combattants venus à notre secours étaient les musulmans, nombreux aussi les hindous, nombreux les chrétiens de toutes confessions, d’autres n’avaient pas de religion, voire se méfiaient de toute religion. A eux tous, nous devons d’avoir pu construire un vaste espace de coopération, de libre circulation des personnes et des biens, de prise en charge des enjeux communs. Nous, Européens, plus que les autres peuples de la terre, avons une dette à l’égard du monde entier.

En ce 6 juin, nous en faisons mémoire avec gratitude, avec une infinie reconnaissance. Nous pensons aux familles qui, ce jour-là et dans les jours qui ont suivi, ont perdu l’un des leurs ; à celles dont un fils ou un frère ou un fiancé a été blessé ou abîmé à jamais. Nous pensons aussi aux civils de tous âges et conditions qui furent victimes des bombardements et des combats, à ceux et celles dont les maisons et les villages ou les quartiers furent détruits. Nous prions pour tous et pour toutes avec conscience de la dette que nous avons à leur égard. Nous prions unis, de toutes les confessions chrétiennes et en nous associant à nos frères et sœurs de toutes religions.

Ce que nous faisons de notre continent se doit d’honorer ceux qui ont mis leur vie en jeu pour nous. Nous n’avons pas le droit de construire notre Europe comme un ensemble d’États repliés sur leur identité, soucieux de leurs seuls intérêts, alors que tant de fils de l’Amérique et de l’Océanie et l’Afrique se sont battus pour que nous ne vivions pas sous le joug de l’idéologie, celle de la race ou celle de la collectivisation. Nous n’avons pas le droit de négliger nos responsabilités à l’égard du monde entier, alors que le monde entier s’est mobilisé pour nous permettre d’être maîtres de notre destinée. Quatre-vingts ans après le débarquement en Normandie, où en sommes-nous ? Quelle France voulons-nous être ? A quelle Europe voulons-nous participer ? L’Europe est une réalité reçue de la géographie et de l’histoire. Elle est aussi un projet. L’Union européenne en est le moyen. Alors que nous nous préparons à élire dimanche nos représentants au Parlement européen, ne nous trompons pas de questions ni d’enjeux. L’Union européenne est bien sûr loin d’être parfaite. Beaucoup la vivent comme une organisation sophistiquée, insensible à leurs besoins concrets, imposant des normes abstraitement décidées. A beaucoup aussi, elle paraît impuissante face aux crises de notre monde. Pourtant, elle a été constituée comme une zone de libre circulation des personnes, des biens et des idées, circulation dont quasiment tous bénéficient, notamment les jeunes participant aux échanges Erasmus. L’Union européenne, seule, constitue une part suffisante de l’humanité pour nous permettre de peser ensemble sur les débats cruciaux de notre temps : la crise écologique, la guerre en Ukraine et en Israël et Palestine, le développement des pays les plus pauvres, le numérique et ses répercussions sur nos vies humaines et sur nos libertés.

Nous, Européens, sommes responsables avec les autres de l’avenir de l’humanité.

Nous, Européens, devons nous rendre capables des efforts nécessaires pour permettre à l’humanité entière de traverser la crise écologique sans conflits meurtriers et sans morts de millions d’êtres humains.

Nous, Européens, devons soutenir la lutte de l’Ukraine pour ne pas permettre que les droits légitimes des peuples se transforment en droits de prédation et de conquête au profit d’une race, d’une ethnie, d’une nation plus ou moins fantasmée, tentations à quoi nous avons si souvent succombé. L’Europe des nations que nombre de citoyens européens appellent de leurs vœux doit être une Europe de nations toutes ouvertes au monde entier et attentives aux besoins et aux réalités des autres. Sinon, elle ne sera qu’une illusion désespérante. L’Union européenne a été construite sur un choix spirituel : elle s’appuie sur la décision de travailler à la réconciliation de peuples qui s’étaient si souvent opposés au long des siècles. Les pères fondateurs ont voulu que les pays européens unissent leurs ressources naturelles pour que ces pays apprennent une interdépendance consentie.

Les élections du 9 juin prochain seront un moment important. Mais notre responsabilité à l’égard de l’Europe et du monde ne s’arrêtera pas à ce jour-là. Nous sommes des pays vieillissants. Nous sommes des pays qui manquent d’espoir, où peu nombreux, en tout cas à l’Ouest, sont celles et ceux qui affirmeraient que leurs enfants vivront mieux qu’eux. Comment l’Union européenne peut-elle nous aider encore davantage à faire émerger un projet national qui donne le goût de vivre et la confiance nécessaires pour être capables d’accueillir celles et ceux qui voudraient nous rejoindre ?

Nous sommes des pays qui profitent déjà des bienfaits d’un marché commun et d’une monnaie unique auxquels nous nous sommes tellement habitués. Comment l’Union européenne peut-elle fortifier chacun de nos pays pour qu’il sache s’abstenir des dettes qui seront le fardeau des générations futures ?

Nous sommes des pays fracturés, où l’écart grandit entre pauvres et riches. Nos pays souffrent aussi de ce que chacun réclame toujours plus de droits et attend toujours moins de l’amitié des autres. La dernière manifestation en est, en France, le projet de loi sur la fin de vie. Quoi qu’on en dise, il prétend faire accéder à un droit nouveau : celui de demander à la société de nous autoriser à mourir plus vite ou de nous faire mourir. Comme si la liberté n’était pas plutôt de pouvoir vivre et vivre jusqu’au bout en étant soutenus, portant ensemble la douleur et la souffrance, entourés d’amitié et d’affection. L’Union européenne peut-elle nous encourager à organiser nos systèmes hospitaliers de manière renouvelée pour qu’ils nous accompagnent au mieux dans la maladie et même dans la douleur ?

Nous sommes des pays où la paix sociale est menacée par le terrorisme et aussi par la drogue. L’aisance relative dans laquelle vivent beaucoup n’empêche pas d’avoir à chercher dans un ailleurs dangereux une excitation qui camoufle le peu de goût de vivre. Comment pouvons-nous non pas seulement lutter contre les trafiquants de drogue, mais nous aider à trouver dans l’intériorité, l’expérience de la beauté et de la vérité l’intensité de la vie ? Les richesses culturelles de l’Europe qui attirent le monde entier devraient nous être des ressources communes et stimulantes.

Nous sommes des pays qui ont contribué à la crise climatique. Nous avons ensemble une capacité de transformation de nos modes de production et de consommation considérable. L’Union européenne a émis un Pacte vert qui séduit certains et en effraie d’autres. A cette échelle, nous devrions pouvoir nous encourager à agir dans le sens le plus exigeant pour que notre continent, qui a tant et tant profité du vaste monde, soit un acteur premier d’une manière nouvelle d’être et d’avoir.

Quatre-vingts ans après le débarquement, nous voudrions pouvoir nous réjouir sans regret d’avoir organisé l’Europe en un continent dans la paix. Ces dernières décennies, après la fin de l’Union soviétique et, tout récemment, l’invasion redoublée de l’Ukraine, ont rappelé que les intérêts, les besoins, les peurs pouvaient relancer la mécanique de la guerre.

Ceux et celles qui sont venus nous libérer il y a quatre-vingt ans, ne se seront pas battus en vain, ceux et celles qui ont perdu la vie ou ont souffert des combats et de leurs suites n’auront pas souffert en vain, si nous continuons à vouloir vivre ensemble en nous appuyant sur la liberté de chacune et de chacun. Mais la liberté est une capacité d’adhésion et non d’abord de refus ; elle est une capacité de dire « oui » et de s’unir pour construire ce qui sera le meilleur.

Puisse la mémoire du débarquement en Normandie renouveler notre désir de servir une véritable culture de la paix, bénéfique pour la France, pour l’Europe et pour le monde.

Puissent nos Églises et confessions chrétiennes servir avec ardeur et intelligence cette culture de la paix !

Les membres du Conseil permanent
+ Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la CEF
+ Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, Vice-Président de la CEF
+ Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, Vice-Président de la CEF
+ S. Em. le Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille
+ Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris
+ Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen
+ Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne
+ Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
+ Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes
+ Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre

 

 

« Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort, missionnaire à La Rochelle » à la chapelle de l’hôpital St Louis

Retrouvons-nous ce jeudi 6 juin à 20h30 pour une conférence à la chapelle Saint Louis de l’hôpital (1 Rue du Docteur Albert Schweitzer, 17000 La Rochelle)

« Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort, missionnaire à La Rochelle »
Par le père Philippe-Marie Airaud en partenariat avec la librairie Siloë La Rochelle.

Festival Chrétien du cinéma : au sanctuaire de Port des Barques

“LA VIE EST BELLE” le conte de  Frank Capra

Samedi 8 juin 2024 vers 21h40 (70 mn)

La projection se déroulera au sanctuaire de port des Barques en plein air.

Si le mauvais temps s’invite la projection se déroulera : au complexe sportif : “Edgar Laugraud” de Port des Barques au lieu-dit “La Garenne”.

Entrée gratuite, libre participation.

Un repas festif, payant avec inscription, sera associé à cet évènement.

Synopsis:

Ce joli conte repose tout entier sur des voleurs de bienveillance et de solidarité : George a renoncé à ses rêves les plus personnels pour venir en aide aux membres de sa communauté. Ce faisant il affronte la malveillance d’un cupide M. Potter, qui lui dérobe 8000 dollars et l’accuse, la veille de Noël de les avoir volés. S’estimant déshonoré, il pense à se suicider, mais y renonce grâce à l’intervention d’un ange gardien qui nous fait alors découvrir combien le monde eût été moins fraternel sans George et combien sa communauté lui en est reconnaissante.

Pour toutes informations complémentaires :

WWW.catholiques17.fr/cinéma

mail : lefestival17@gmail.com

 

 

Le Pôle missionnaire au sanctuaire de Port des Barques

Le pôle missionnaire organise un repas festif et fraternel

Samedi 8 juin à 19h00 au sanctuaire de Port des Barques.

Le repas sera suivi de la projection gratuite du film tout public : un conte de Frank Capra : “La vie est belle”.

Projeté en clôture de la saison 2  du festival chrétien du cinéma en pays rochefortais.

ATTENTION

Inscription obligatoire : Prix du repas 12€ par personne.

Pour faciliter le service chacun doit  apporter ses couverts.

Si le mauvais temps s’invitait ce soir là,  la projection se déroulerait : au complexe sportif : “Edgar Laugraud” de Port des Barques au lieu-dit “La Garenne”.

  • CONTACT PAROISSE de rochefort : 

  05.16.65.42.89 – Courriel : paroissederochefort@gmail.com

  • Contact paroisse de Saint Agnant :

Claudie BOCCHI : 06.12.77.26.74 mail : claudie.bocchi@wanadoo.fr

  • Contact paroisse de Tonnay-Charente :

Jean-Michel Soleau : 06.41.04.44.82 Mail : jeanmichelsoleau@orange.fr

 

 

 

Festival : “Un week-end bien Loti” 8 et 9 juin à Rochefort

Nouveau RDV annuel à Rochefort : événement dédié à l’univers de Pierre Loti et ses voyages pour célébrer son héritage culturel et littéraire à travers des animations, conférences, lectures, spectacles, activités artistiques…

Samedi 8 juin, 10H30 -20H30, place Colbert de Rochefort sera au centre des animations proposées lors du festival “Un week end bien Loti.”

La place sera occupée par 5 pavillons qui reprennent les 5 thèmes importants pour Pierre Loti

Les mots (atelier Slam, jeu, écris un mot à Loti…)
Les océans (Sensibilisation à l’écologie marine, sculpture participative à partir de la laisse de mer, construis le bateau de Loti, jeux avec les pavillons marins…)
Le dessin ( masque de Loti à colorier, fresque participative sur Loti et la Mer, dessine le portrait de Loti)
La photo (deux ambiances maritimes pour se prendre en photo dans un décor 1900)
Les rencontres (rencontres et dédicaces )

Au programme de cette journée

– Jeu de piste
– Danse : 2 chorégraphies de l’école de danse de Marie Anne Le Bechec,
– les livres et les marins
– Conte pour enfant “Il était une fois Loti”
– Causerie avec Gustave (jeune public)
– Présence d’un passe tête pour vous permettre de réaliser de magnifiques photos souvenirs.
– déambulation en costume 1850-1923

Et sur scène

– Rencontre avec Alain Quella Villéger le biographe de Pierre Loti et Olivier Stroh passionné de Loti
– Lectures de textes de Loti
– Chorale du collège Pierre Loti
– Slam
– Défilé de mode bord de mer 1900 et 2024
– Scénette humoristique
– Concours de cri de mouette
– Chorale Live and Lesson
– DJC

– Dimanche 9 juin 2024 [Jardin de la Corderie Royale] (palmiers)

– 11H Olympiades en binôme intergénérationnel et déguisé sur le thème de la mer osez tout !

Pique nique libre

Le OFF

* [Musée des Commerces d’Autrefois] : plusieurs dictées à la plumes sur des textes de Loti (sur inscription)
* [Musée national de la Marine] : exposition gratuite “Pierre Loti et la Marine” avec visite flash, Escape Game “Loti en quête de Viaud”
* [Cour du Collège Pierre Loti] : Théâtre “Toutes les femmes de Loti” Cie

[Epithe’âtre] 40 min (sur réservation 06 83 80 80 53 / 06 26 34 14 89)

[Rade de la Méduse] soirée concert, menu Loti

 

En juin, le Pape invite les Chrétiens du monde à prier pour ceux qui fuient leur pays :

Prions pour que les migrants, qui fuient les guerres ou la faim et sont contraints à des voyages pleins de dangers et de violence, puissent trouver l’hospitalité ainsi que de nouvelles opportunités de vie dans les pays d’accueil.

 

L’intention du Pape donne à imaginer les épreuves de ceux qui fuient les guerres ou la faim. Sa prière à Dieu et la nôtre qu’il sollicite font le lien entre ces personnes et la vie dans les pays d’accueil. Elles ont le souci de l’avenir des uns et des autres, car les mouvements migratoires s’amplifient avec les changements climatiques. Les décisions qui sont prises aujourd’hui contribuent à donner à nos pays le visage qu’ils auront demain. Sera-t-il fait d’accueil et de fraternité pour le bien-être de tous ?

L’histoire de l’humanité comme l’histoire biblique est faite de migrations. Dieu en prend l’initiative. Il dit à Abraham : « Quitte ton pays… Va vers le pays que je t’indiquerai ». Le chemin passe par l’Égypte, le désert, la terre promise, l’Exil. Persécutés, les premiers chrétiens sèment l’Évangile dans leur exode. Ils ont aussi fait l’expérience d’être accueillis.

Nous sommes tous des migrants. La vie n’est-elle pas une migration d’un état à un autre ? Notre vraie richesse est la vie elle-même. Elle est à vivre. Ne passons pas à côté ! Oui l’enjeu est redoutable, mais ne laissons pas la peur décider à notre place. Vivons ! Les migrants qui ont tout laissé derrière eux nous adressent une question difficile à entendre mais essentielle, celle de l’aventure de notre propre vie. L’appel n’est pas à boucher le flacon de nos vies, mais à l’ouvrir pour que sa richesse fructifie. Cette question est personnelle, communautaire et politique. Que chacun l’aborde au niveau qui est le sien.

Dire que nous sommes tous des migrants et donc des frères ne nie pas les écarts culturels, religieux, anthropologiques, politiques. Le vivre ensemble dans la paix est un apprentissage difficile qui n’exige pas d’être tous pareils. Parler de fraternité ne dit pas non plus ce qu’il convient de faire face à ces situations difficiles. C’est un appel à regarder suffisamment haut pour ne pas compromettre notre avenir individuel et collectif.

Au début de son pontificat, en allant à Lampedusa, le pape François a exprimé sa compassion pour le sort des migrants et a interpellé les potentiels pays d’accueil. Si l’humanité se ferme sur elle-même, elle construit son malheur. Les discours du pape ne sont pas différents de ce que disaient ses prédécesseurs. Les tensions mondiales actuelles favorisent des réactions instinctives de protection, même au sein du monde catholique. Des contre-vérités circulent. Mais, de nombreuses personnes et associations œuvrent pour l’accueil et l’accompagnement de personnes migrantes. Loin du tapage médiatique, elles répondent aux besoins immédiats de personnes en souffrance. Les idées abstraites s’humanisent au contact des noms, des visages et des histoires des personnes accueillies. La vie alors se donne mutuellement en se faisant inventive ; elle construit le monde de demain.

Daniel Régent sj.
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France

St Louis : librairie missionnaire sortie de messe le 9 juin

A la fin de la messe dominicale  de l’église St Louis, les dimanches 9 juin 

La librairie missionnaire vous propose de nombreux livres et
objets destinés à vitaliser la foi de tous, à tout âge de la vie. Elle se tiendra à l’issue des messes dominicales de Saint Louis .

N’hésitez pas à vous y arrêter. Et si vous ne trouvez pas ce que
vous cherchez, passez commande !

 

ATTENTION ce soir messe de 18h30 à la salle paroissiale Jacques DAVID

Chers frères et soeurs

Suite à un problème de réservation de l’Eglise Notre Dame pour un concert ce samedi 1 juin nous sommes obligés de déplacer le lieu de la messe de samedi 18h30.

Exceptionnellement la messe du samedi soir 1 juin à 18h30 aura lieu dans la salle paroissiale “Jacques David”, 65 ter rue Voltaire.

Merci de communiquer aux personnes habituées de la messe du samedi soir.

Excusez nous pour ce changement de dernière minute.

P. Mickaël

Préparons-nous à la venue des reliques de St Thomas d’Aquin cet été à la Rochelle

Pour se préparer à la venue des reliques de saint Thomas d’Aquin cet été à la Rochelle et dans notre diocèse.

Invitation le jeudi 30 mai à 20h00 en l’église Sainte Jeanne d’Arc à Fétilly

Le frère Gilbert Narcisse o.p. donnera une conférence sur saint Thomas, comme maître de vie spirituelle
(entrée libre, avec panière à disposition pour financer les œuvres du couvent de Bordeaux)

 

 

Crédit photo Sophie Delay – Couvent des Jacobins Toulouse

Thomas d’Aquin est reconnu docteur de l’Église en 1567 puis docteur commun en 1923. Tous les conciles, de Florence (1431 et 1437) à Vatican II (1962-1965), en passant par celui de Trente (1545-1563), s’y réfèrent comme à une autorité majeure. Pas un couvent, pas une université, pas une grande ville européenne qui n’ait souhaité disposer d’une relique du saint docteur.

Le culte de saint Thomas s’est élargi à mesure que sa sainteté, proclamée par le pape Jean XXII en 1323 à Avignon, a gagné en popularité et que son enseignement s’est diffusé bien au-delà du cercle des Dominicains, comme le signale l’historien Guy Lobrichon dans sa conférence « La canonisation par Jean XXII »

Quel est le sens de la vénération des reliques

« Celui qui est affectionné pour quelqu’un vénère aussi les choses que cette personne a laissées d’elle-même après sa mort » dit simplement saint Thomas d’Aquin († 1274).

La théologie tient compte de l’expérience humaine. Quand on regarde le collier porté par une grand-mère ou le missel dont elle se servait, ce n’est pas au collier ou au missel que va notre affection, mais à  la grand-mère que ces objets rappellent. Vous vous souvenez alors de sa bonté et de sa foi, des bons conseils qu’elle  a prodigués et vous rendez grâce à Dieu de vous avoir donné une telle grand-mère. C’est dans ce comportement humain naturel que s’enracine le culte des reliques. Si nous conservons des photos, des vêtements ou des objets de nos parents, à  plus forte raison devons-nous vénérer le corps d’un saint qui fut très proche  de Jésus Christ.

Le culte des reliques a commencé avec le témoignage des martyrs  et avec Hélène, la mère de l’empereur Constantin, qui a restauré les lieux saints de Jérusalem (326 – 328) et retrouvé les reliques de la Passion du Christ ( sainte Croix et couronne d’épines). Le récit des chrétiens martyrisés est très émouvant comme celui de Ste Blandine jetée aux bêtes, à Lyon, en 177 sous l’empereur Marc Aurèle. Son innocence et son courage convertirent même certains de ses bourreaux, de là vient peut-être la célèbre phrase de Tertullien ( 155-225), premier père de l’Eglise d’Occident : ” sanguis martyrum, semen christianorum – sang des martyrs, semence des Chrétiens.”

On comprend aisément que la famille et les amis d’un témoins de la foi ayant donné sa vie pour le Christ,  aient voulu conserver, plus que le souvenir d’un martyr,  sa présence, grâce à une relique. La coutume fort ancienne de célébrer l’Eucharistie sur le tombeau des martyrs se prolonge encore aujourd’hui avec les autels consacrés qui contiennent, enchâssées dans la pierre, des reliques de saints.

Quand les persécutions prirent fin, l’usage s’est établi  de célébrer  l’anniversaire des  martyrs au lieu de leur sépulture. Tous les Pères de l’Eglise appuient ce culte de leur autorité . En Orient saint Jean Chrysostome (†407) conseille de venir prier le Seigneur sur le tombeau des martyrs pour solliciter des  grâces, et parfois celles ci sont accordés.

Bientôt l’Orient devait connaître la querelle iconoclaste : était-il permis ou non de vénérer les saintes images ? Le Concile de Nicée II (787) trancha la question en écartant toute accusation d’idolâtrie car « l’honneur rendu à l’image s’en va au modèle original et celui qui vénère l’image vénère en elle la personne de celui qu’elle représente » . En Orient, toujours, la vénération des saintes icônes s’est associée au culte des reliques des saintes et des saints.

En Occident, Saint Augustin (†430) encourage la vénération des martyrs « qui ont servi d’instrument et d’organe au Saint-Esprit pour toutes sortes de bonnes œuvres ».

Les croisades favorisèrent une véritable chasse aux reliques, surtout en Terre Sainte, parce que la possession de reliques célèbres assurait la fortune du sanctuaire qui en possédait une : reliques de St Marc à Venise, reliques de St Jacques à Compostelle, châsse des Rois mages à Cologne et ainsi de suite.

On peut également citer la maison de la sainte famille à Lorette en Italie, la vénération de  la couronne d’épines de la Passion dans la Sainte-Chapelle à Paris, celle du précieux sang à Bruges; la plus célèbre des reliques du Christ est probablement celle du saint suaire du Christ à Turin. Saint Thomas d’Aquin dans un article de la Somme théologique justifie la vénération des reliques en raison de trois motifs :

“• L’affection qui nous lie aux saints, amis de Dieu et nos intercesseurs auprès de Lui, nous porte à vénérer tout ce qui reste d’eux, vêtements, objets etc..
• On doit vénérer principalement le corps des saints qui ont été les temples et les organes de l’Esprit Saint et qui doivent être configurés au corps du Christ dans la gloire de la Résurrection.
• Toute l’histoire de l’Eglise prouve que Dieu accomplit des miracles en présence des reliques des saints.
Le Concile de Trente sanctionnera de son autorité cet enseignement .”

Les guerres de religion amenèrent le pillage et la dispersion d’innombrables reliques. La Révolution française, elle aussi, amena son lot de destructions.

Le Concile Vatican II rappelle que « selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Eglise, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images. »

« Notre religion est sainte qui a bien connu l’homme », disait Pascal. L’homme reste l’homme :  le juste culte des saints  nous pousse à les imiter et à adorer Dieu.

( Tiré d’un article  du site du diocèse de Paris )